Conférencière du dîner-causerie du Regroupement des intervenants francophones (RDIF), à Hamilton le mercredi 17 janvier, Marie-France Lalonde a laissé entendre que le mode de désignation des organismes et régions en vertu de la Loi sur les services en français aller être revu.
« On va partager avec vous un nouveau plan de travail sur le processus de désignation qui pouvait paraître jusqu’ici long, pénible », voire dissuasif, a indiqué la ministre des Affaires francophones qui a dit travailler depuis juin 2017 à l’amélioration des services en français « de façon locale, municipale, car chacune de nos communautés vit quelque chose d’unique et très personnel ».
Engagée à réformer une loi vieille de plus de 30 ans, Mme Lalonde avait dit l’automne dernier vouloir prendre le temps de la réflexion et de la concertation avant d’agir. La désignation de l’ensemble de la province et la généralisation de l’offre active font partie des recommandations du Commissariat aux services en français. Cependant aucune information n’a filtré à ce sujet.
S’exprimant sur le thème Prendre notre place en 2018, la ministre a également insisté sur l’importance du leadership. « Chacun de nous a la possibilité de faire une différence au sein de sa communauté et, ce faisant, d’améliorer la vie des gens qui nous entourent. J’encourage tout un chacun à s’investir pour promouvoir notre culture et participer à l’essor du français. »
La volonté citoyenne seule ne suffit toutefois pas et à ceux qui s’inquiètent d’un manque de progrès ou d’accompagnement dans des secteurs clés tels que la petite enfance, l’enseignement, la justice ou la santé, Mme Lalonde a affirmé qu’il s’agissait là de priorités gouvernementales. « Notre rôle est de réunir les conditions favorables à la vitalité en outillant les talents afin qu’ils puissent exercer ce leadership rassembleur, pour assurer pérennité de notre culture », a-t-elle confirmé.
Reconnaissant une pénurie de places dans les établissements francophones de soins de longue durée (le Foyer Richelieu à Welland est le seul établissement du genre dans la région), la ministre a évoqué la création de 5000 nouveaux lits prévue dans le projet de loi du ministère de la Santé – qui consacre un volet à la francophonie – et le renouvellement des contrats des Entités que le gouvernement aide actuellement à développer de nouveaux outils de travail pour identifier les besoins et les priorités en santé.
En matière d’éducation, la ministre s’est réjouie de la croissance significative des effectifs dans les écoles et que « 22 % des prochaines créations et rénovations d’écoles concerneront des établissements francophones. »
De l’adoption de l’hymne franco-ontarien Notre Place à la création de l’université de l’Ontario français, en passant par le futur monument dédié aux Franco-Ontariens à Queen’s Park et le statut bilingue d’Ottawa, la ministre a aussi retracé une année 2017 « faste ».
Elle est revenue sur la création de son ministère autonome et l’adhésion de l’Ontario à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) : le premier a donné un poids à la francophonie au sein du gouvernement, le second une voix à l’international. « Je n’ai plus besoin d’être associée à un ministre pour présenter un projet de loi. À la table du Cabinet comme au Conseil du trésor, j’ai un poids considérable. » Quant au statut de membre observateur de l’OIF, il ouvre sur le plan mondial « des portes dans l’éducation, la culture, l’économie, gage d’un succès futur ».
Rendant hommage au co-créateur du drapeau franco-ontarien Michel Dupuis décédé récemment, Marie-France Lalonde a appelé chacun à prendre ses responsabilités pour que « collectivement, on occupe toute la place qui nous revient tout en restant confiant pour l’avenir ».
Photos : Une cinquantaine de représentants d’organismes communautaires de Hamilton ont assisté au dîner-causerie du RDIF.