« C’est un grand jour dans l’histoire du Niagara », proclame fièrement Marc-Yvain Giroux, président de la Maison de la culture francophone du Niagara (MCFN), en ce samedi matin 25 mars, à la salle paroissiale du Sacré-Cœur à Welland, en présence de son conseil d’administration et d’une quinzaine de personnes. M. Giroux a d’abord défini la MCFN comme « un nouvel organisme qui vise à offrir un espace culturel, artistique, social, en français, aux francophones du Niagara et à tous les organismes francophones qui y sont actifs ». En s’appuyant sur deux études du chercheur Raymond Mougeon, le président de la MCFN a brossé un tableau de la situation de la francophonie dans la Péninsule pour conclure qu’ « il n’y a presque plus de jeunes » qui parlent français, les études indiquant une courbe descendante pour eux. M. Giroux, qui aura bientôt 85 ans s’inquiète : « Dans 10 ans, que se passera-t-il? » C’est donc pour contrer cette tendance que la priorité de la MCFN sera la jeunesse.
« Ensemble, nous avons à cœur que la culture demeure. Il faut avoir un milieu qui soutient tout ça », explique M. Giroux en faisant référence, entre autres, au Bottin du Niagara, produit annuellement par le journal Le Régional. M. Giroux voit grand : « Cette maison culturelle sera partout. Un jour peut-être aura-t-elle-même pignon sur rue. Pour l’instant, nous devons trouver des façons d’aller chercher les jeunes et les adultes dans toutes les communautés. » « On se prépare à mettre le véhicule en place avec la demande prochaine d’une subvention auprès de Patrimoine canadien », ajoute le vice-président de l’organisme, Gérald Lagacé. « Nous avons besoin de vos commentaires et suggestions pour aller plus loin.
À l’heure actuelle, la MCFN est incorporée, le site Web est en préparation et nous avons trois projets qui feront l’objet de la subvention », précise M. Giroux. Ces trois projets axés sur la jeunesse comportent l’inventaire des chorales de la Péninsule et des performances en cours d’année (niveau élémentaire); la rédaction de textes et l’interprétation de monologues humoristiques (niveau secondaire) ainsi qu’un projet à concrétiser en partenariat avec Radio-Canada. Selon M. Giroux, par le biais de ce dernier projet, « les jeunes vont s’initier à la production d’une émission radio ». Ce n’est qu’un début, les premiers pas de ce « bébé » qu’est la MCFN permettront de rassembler les francophones et d’assurer la pérennité du français dans la région. Selon M. Giroux, qui cite Dyane Adam (ancienne commissaire aux langues officielles), « l’anglais s’impose, le français se protège ». Pour lui, c’est maintenant qu’il faut se manifester.
La table était mise. Les participants avaient leur plan de travail devant eux. Ils se sont ensuite répartis en trois groupes afin de répondre aux questions qui permettraient au conseil d’administration de la MCFN de poursuivre son travail. Pendant une heure, ils ont pu faire part de leurs attentes sur le plan des activités culturelles : du site Web de la MCFN, d’un calendrier communautaire, etc. En général, les participants étaient très enthousiastes face à la MCFN. Certains voyaient cette maison virtuelle comme un organisme parapluie dont le rôle serait de complémenter une activité francophone, permettant aussi d’offrir une plus grande visibilité à la communauté de langue française. D’autres ont souligné l’importance d’un calendrier d’activités afin d’éviter les chevauchements.
Il a également été mentionné que la MCFN pourrait se greffer ou ajouter aux autres événements existants tels que le festival Saint-Jean ou le Jour des Franco-Ontariens. Il ne fait pas de doute que le conseil d’administration de la Maison de la culture francophone du Niagara aura du pain sur la planche afin d’intégrer les commentaires et suggestions des gens présents. Si la rencontre du 25 mars dernier est un gage de la vitalité de la francophonie du Niagara, il y a fort à parier que celle-ci sera fort dynamique pour de nombreuses années à venir.
Photo : Un des groupes de travail planchant sur les missions de la Maison de la culture francophone.