La pandémie de la COVID-19 a inspiré un groupe de jeunes avocats à créer un projet offrant gratuitement des conseils juridiques partout au Canada.
Le projet appelé National Canadian Lawyers Initiative vise à mettre en relation les gens ayant besoin d’avis juridiques avec des professionnels capables de répondre à leurs questions et de les aider.
« Le confinement a créé une myriade de problèmes juridiques pour les gens, observe le président et fondateur de l’initiative Alex Don. Mais rapidement, on a réalisé que ce n’est pas juste un enjeu lié à la COVID-19, mais un grave problème d’accès à la justice. »
Contrairement à l’aide juridique traditionnelle, les Canadiens voulant obtenir du soutien par l’entremise de la plateforme en anglais https://natcanlaw.com/, n’auront pas à prouver qu’ils n’ont pas les moyens de se payer un avocat. Toutefois, chaque client sera limité à un maximum de cinq heures de services juridiques.
« Nous accueillons tout le monde, assure Alex Don qui a été admis au Barreau l’an dernier. Les gens qui ont les moyens de se payer un avocat en ont déjà un. Les gens qui en ont vraiment besoin vont venir vers nous », croit-il.
Jusqu’à maintenant, plus de 300 avocats avec des expertises diverses ainsi que des étudiants en droit, dont certains ont perdu leur emploi d’été en raison de la crise sanitaire, ont signé un accord de partenariat. L’objectif du projet est d’offrir une banque de plus de 40 000 heures de services juridiques sans frais à la population.
La majorité des avocats participants sont situés en Ontario, mais d’autres pratiquent le droit un peu partout à travers le pays.
Georgina Carson, qui compte 30 ans d’expérience en droit de la famille, a salué l’initiative qu’elle qualifie d’inspirante et à laquelle elle a accepté de participer avec plaisir.
« Je suis particulièrement inspirée de voir que ce sont de jeunes avocats qui ont pris cette initiative. C’est l’une des belles choses qui ressort de tout ce que l’on vit et qui permet d’aider les autres en plus de permettre aux étudiants de prendre de l’expérience », a commenté l’avocate.
Pour l’instant, elle décrit la démarche comme un moyen d’offrir des avis urgents au public. Il s’agit davantage d’un triage que d’un processus plus profond en vue d’aller devant le tribunal.
Pour obtenir de l’aide, il suffit d’inscrire ses coordonnées personnelles sur la plateforme en ligne tout en précisant la nature de son problème juridique. L’équipe s’occupera alors de trouver un avocat spécialisé dans le domaine concerné qui communiquera avec le client. Au besoin, les avocats peuvent aussi se tourner vers des mentors plus expérimentés qui collaborent à l’initiative.
Le projet a été officiellement enregistré, le mois dernier, comme organisme à but non lucratif. Son conseil d’administration est constitué de bénévoles.
Déjà, quelques dizaines de personnes sont entrées en communication avec l’organisme. On s’attend à ce que la demande explose au rythme où le projet se fera connaître.
Parmi les nombreux enjeux juridiques provoqués par la COVID-19, on note les litiges de baux commerciaux ou résidentiels et les ruptures de contrat.
SOURCE – Colin Perkel, La Presse canadienne