Alexia Grousson

Les 16 et 17 mai à Welland, l’organisme Regohva a planifié deux activités destinées à honorer l’héritage haïtien et à promouvoir l’unité dans la diversité : le lever du drapeau et la soirée multiculturelle Ma langue, c’est moi.

La première activité, tenue à l’hôtel de ville de Welland le vendredi 16 mai, marquait le 222e anniversaire du symbole haïtien. Lors de cette cérémonie, la présidente de Regohva, Naromie Charles, a livré un message sur l’importance du drapeau pour le peuple haïtien et la nécessité de transmettre sa culture.

« C’est avec une grande émotion que nous sommes réunis, au-delà des frontières et des origines, pour célébrer la diversité, l’histoire et l’héritage qui nous unissent. Nous honorons un symbole puissant : notre drapeau haïtien, créé en mai 1803 et qui est devenu le porte-étendard de notre indépendance, le 1er janvier 1804. Bien plus qu’un simple emblème national, il est le reflet d’un combat, d’un idéal, d’un espoir, précise Mme Charles.

« En mai 1803, alors que la lutte pour la liberté atteignait son paroxysme, nos ancêtres ont décidé de briser les chaînes de l’oppression. C’est ainsi que notre drapeau a vu le jour, porteur d’un message universel : la dignité, la justice et la liberté sont des droits inaliénables. Moins d’un an plus tard, Haïti devenait la première république noire indépendante du monde, une source d’inspiration pour les peuples en quête de justice. »

L’activité s’est ensuite déroulée dans un esprit de solennité avec une lecture du Psaume 136, l’interprétation de l’hymne canadien et une allocution du père Guy Bertin. Un moment de silence en hommage aux ancêtres a précédé le lever du drapeau sur l’air solennel de La Dessalinienne. La cérémonie s’est conclue avec des chants patriotiques.

Le 17 mai, la soirée multiculturelle Ma langue, c’est moi, s’est tenue dans la salle paroissiale du Sacré-Cœur à Welland, et a rassemblé une centaine de personnes dans une ambiance festive et multiculturelle.

Après une ouverture similaire au lever du drapeau, la veille, le public a été convié à un buffet aux saveurs diverses, notamment celles des plats typiques haïtiens tels que le riz aux pois rouges, le poulet épicé et les bananes pesées.

La soirée s’est poursuivie avec une session de danse Kompa, avec DJ Surin Oswald. Un temps d’expression libre a permis aux membres de la communauté de partager leurs réflexions sur le rôle symbolique du drapeau et la richesse du multiculturalisme.

Cette édition s’est démarquée par l’implication accrue de partenaires, une forte mobilisation de jeunes bénévoles porteurs des valeurs culturelles et le rassemblement entre prêtre catholique et pasteur protestant, symbolisant l’unité au-delà des confessions.

« J’ai insisté sur la notion d’humanité et l’importance de voir l’autre comme un être humain au-delà des différences. Le message est clair, nous sommes tous des frères et sœurs. Ce n’est ni la couleur de notre peau, ni notre langue maternelle, ni nos croyances qui doivent nous diviser. Ce qui nous définit avant tout, c’est notre capacité à réfléchir, à agir, à aimer, à construire un monde meilleur. Chacun d’entre nous porte en lui des forces et des faiblesses, des réussites et des échecs, des espoirs et des déceptions. Mais c’est précisément de ces expériences que naît la résilience. C’est grâce à cette force que nous pouvons bâtir des ponts entre les cultures, favoriser les échanges et créer un environnement où chacun se sent reconnu et respecté », conclut Naromie Charles.

Photo (Regohva) : Les élèves assistent au lever du drapeau.