Depuis quelques années, un même petit noyau de femmes prépare les activités liées à la Journée internationale des femmes au Centre communautaire francophone de Cambridge (CCFC). Ainsi, pour la huitième édition, Céline Beaulieu, Linda Drouin, Louise Kruithof avait concocté une soirée ayant pour thème « L’égalité, ça compte? ». Une trentaine de femmes étaient présentes en ce vendredi 2 mars.
De nouveau cette année, à leur arrivée, les dames se sont fait remettre une vingtaine de questions dont chacune des réponses était le nom d’une Canadienne s’étant démarquée. Une soixantaine de biographies, compilées par Linda Drouin, étaient apposées sur deux des murs de la salle.
Cette activité brise-glace fort appropriée avait, selon Mme Drouin, pour but de permettre aux participantes « de reconnaître certaines femmes du passé qui ont fait leur marque ». De plus, un montage photos illustrait les « 10 raisons pour lesquelles les femmes ne pouvaient pas voter » à une certaine époque. Le rappel d’un passé pas si lointain.
Après le mot de bienvenue de la présidente du CCFC, Louise Godin, les organisatrices ont accueilli une invitée de marque : la ministre des Transports et députée provinciale de Cambridge, Kathryn McGarry. Pendant une trentaine de minutes, celle qui a été infirmière pendant 30 ans a raconté, dans la langue de Shakespeare, qu’elle s’était dirigée en politique pour faire une différence.
En dépit de ses premiers échecs dans ce domaine – elle ne s’est pas fait élire lors de ses premières tentatives en 2007 et 2011 et a dû attendre 2014 pour connaître la victoire – Mme McGarry a utilisé ces diverses expériences pour se créer un réseau et, comme citoyenne, faire avancer des causes qui lui tenaient à cœur. La ministre a encouragé les femmes à ne pas hésiter à choisir des emplois ou professions à prédominance masculine. « Les femmes peuvent faire tout ce qu’un homme peut faire… avec des talons hauts », dira-t-elle.
La présentation de la ministre McGarry et son rôle dans un emploi non traditionnel a ouvert la discussion sur l’égalité homme-femme. Animée par Louise Kruithof, ingénieure qui a passé sa vie professionnelle dans un monde d’hommes, cette partie de la rencontre a permis aux participantes de se demander si l’égalité, ça compte.
Puis, grâce aux talents de comédienne de Linda Drouin, une page de notre histoire a été revisitée, celle du Règlement XVII. Elle a rappelé le rôle de deux femmes de l’Est ontarien, les sœurs Diane et Béatrice Desloges qui, à l’époque de la Première Guerre mondiale, « ont travaillé pour sauver les écoles – bilingues – du temps ».
En dernier lieu, pour contribuer à changer la réalité des femmes un petit pas à la fois, les participantes ont pris des résolutions ayant trait notamment au respect et l’égalité des hommes et des femmes et à l’éducation des enfants à l’école.
Puis, Mme Kruithof a terminé l’activité en laissant les participantes se demander ce qu’elles laisseront à leurs filles et garçons pour leur permettre de connaître l’égalité. « Il faut agir et réfléchir ensemble sur ce concept », a-t-elle conclu.