Le concours d’épellation en français Épelle-moi Canada (ÉMC) de la région de Cambridge, Kitchener-Waterloo, Guelph et les environs, qui s’est tenu le dimanche 4 mars au Centre communautaire francophone de Cambridge (CCFC), a rendu son verdict.

Vanessa Bal de l’école bilingue de Kitchener-Waterloo, Noah Murray-Brezynskie de l’école secondaire Père-René-de-Galinée de Cambridge et Victoria Golab de l’école élémentaire L’Harmonie de Waterloo – respectivement vainqueurs des cycles primaire, moyen et intermédiaire – ont gagné leur place pour le championnat national d’ÉMC qui se déroulera le 6 mai à Toronto.

Près de 85 élèves ont défilé tout au long de la journée sur l’estrade du CCFC devant un jury intransigeant et des parents aussi fiers qu’angoissés. Il faut dire que certains mots étaient compliqués et recelaient leur lot de pièges, entre homophones, accents et consonnes doubles.

S’il y a eu des heureux, il y a forcément eu aussi des déçus comme Rafael Robin dont l’oubli d’un « l » au mot « installation » a précipité l’élimination. « Je suis quand même heureux d’être allé le plus loin possible », confie cet élève de 7e année dont le français n’est pas la langue parlée à la maison.

Difficile de mémoriser une liste de 400 mots! L’astuce était de s’inscrire le plus tôt possible, dès septembre dernier, afin se familiariser avec les différentes orthographes, et de s’entraîner lors des sessions de simulation organisées par les bénévoles du CCFC.

« Flexibilité, débroussailler, hermaphrodite, narquoisement… Un festival de noms, de verbes, d’adjectifs et d’adverbes ont été épelés au cours de plusieurs rondes éliminatoires. Le « dessein » de chacun était de se qualifier sans commettre d’ « omission », tout en restant « serein ». Au coude-à-coude, les meilleurs candidats ont dû être départagés par des mots mystères, ne figurant pas sur leur liste.

Les règles claires et strictes n’ont pas empêché les parents de contester. « C’est normal. On veut que la compétition soit la plus juste et équitable possible », affirme Dorine Tcheumeleu. La fondatrice et présidente-directrice générale d’ÉMC organise le concours depuis seulement deux ans alors que sa version anglophone, Speelling Bee of Canada, existe depuis plus de 30 ans. « Une telle épreuve contribue à célébrer la francophonie, ajoute-t-elle. Notre objectif est d’offrir à nos jeunes la même qualité de concours avec nos valeurs et nos couleurs. C’est une excellente occasion de pratiquer le français en dehors de la classe, de combattre l’insécurité linguistique en s’amusant et en mettant l’accent sur la communication orale. »

À la manœuvre depuis 5 h du matin, veillant au bon déroulement du concours, la présidente de secteur ÉMC Louise Bell s’est dite émue de « voir de si petits enfants épeler de si grands mots » et impressionnée par leur « grande capacité à apprendre pour leur bénéfice futur ».

Les trois gagnants du concours régional vont désormais plancher sur une nouvelle liste de 400 mots qu’ils recevront un mois avant le championnat national dans lequel les lauréats des 16 régions (du Canada et de la Belgique) feront de leur mieux pour avoir le dernier mot.