« Une réception d’une telle ampleur et avec tant de solennité est impressionnante et extrêmement gratifiante. J’avais l’impression de vivre en décalé, tout en étant consciente de vivre une consécration. J’ai essayé de savourer chaque minute. »
Fété Kimpiobi est émue et honorée. Elle a reçu, le 19 mars à l’Assemblée législative de l’Ontario, l’insigne de chevalière de l’Ordre de la Pléiade des mains de la lieutenante-gouverneure Elizabeth Dowdeswell et de la députée France Gélinas, présidente de la section Ontario de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF).
La présidente et fondatrice de Solidarité avec les femmes et familles immigrantes francophones de Niagara-Hamilton (SOFIFRAN) voit son engagement communautaire et culturel reconnu et salué, au côté de cinq autres personnalités : Ghislaine Desjardins (Elliot Lake), Jeanne Drouin (Plantagenet), Albert Gauthier (Earlton), Marcelle Lean (Toronto) et Bernadette Sarazin (Ottawa).
« J’ai toujours été soucieuse du confort des autres. Cela fait partie de ma nature », confie Mme Kimpiobi. Son engagement humanitaire en République démocratique du Congo, notamment dans la lutte contre la malnutrition infantile, s’est poursuivi au Canada où elle a immigré en 1999. Œuvrant comme bénévole au sein d’organismes montréalais, elle a participé à la création de Convergence de culture dont l’objectif était entre autres de recueillir et préserver le patrimoine des Premières Nations.
En 2007, elle a trouvé son cheval de bataille : l’intégration des immigrantes francophones dans une région, le Niagara, où le défi est considérable. « En créant SOFIFRAN, on a fait bouger les lignes, considère-t-elle, en contribuant à une meilleure compréhension entre des cultures très différentes qui n’étaient pas en contact jusqu’alors. En rompant ce silence, en brisant cette autarcie, on a pu rendre plus visible des besoins, des attentes, et les mettre en relief auprès des organismes existants pour développer des services adaptés aux immigrants francophones. »
Celle que la communauté surnomme affectueusement « Maman Fété » est ainsi venue grossir les rangs d’une francophonie bien vivante dans la Péninsule, renforcée par l’apport d’une immigration plurielle en constante progression qui a trouvé en elle un repère. « Cette décoration démontre qu’au Canada ce qui compte c’est le travail, l’effort, l’implication dans l’amélioration des conditions dans la communauté, atteste-t-elle. Peu importe son origine, son âge, ses croyances, que l’on soit une femme ou un homme, on a tous un talent à mettre au service de la communauté. La reconnaissance du Canada pas réservée aux Canadiens de souche mais à tous ceux qui participent au développement du pays. »
Fété Kimpiobi espère que son parcours inspirera d’autres femmes immigrantes souhaitant s’engagée dans leur communauté et au service du rayonnement de la francophonie et de la diversité culturelle. « Si cette reconnaissance peut permettre de resserrer encore les liens entre francophones, unis par une langue et riches de culture diverses, alors c’est un pas de plus vers la compréhension mutuelle et le mieux-vivre ensemble.