La 11e édition de Festiv’Ébène a débuté à St. Catharines avec une exposition bilingue à découvrir jusqu’au 11 février, à la bibliothèque de l’Université Brock.

Femmes noires et pouvoirs brosse le portrait de 14 femmes qui ont marqué l’histoire sur les plans social, sportif, artistique et politique. De la dernière reine angolaise Zingha à la militante contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis Rosa Parks, en passant par la diplomate Michaëlle Jean et la championne du 800 m Mokgadi Semenya, ces femmes ont toutes en commun un leadership qui a façonné la société dans laquelle elles vivent ou ont vécu.

Une seconde exposition intitulée Matriarcat en Afrique, se focalisera, à partir du 5 février au même endroit, sur une coutume ancestrale fondée sur la prééminence de la femme dans le cercle familial comme dans la société. Dans un monde contemporain où l’homme décide tout, occupe les plus grosses responsabilités et renvoie une image de la femme objet, ce schéma de société qui trouve ses racines en Afrique explique pourquoi, selon la directrice artistique Nafée Nelly Faïgou, «le féminisme ne s’applique pas à l’Afrique. Les femmes étaient indépendantes bien avant la colonisation. Ce sont les religions occidentales qui ont changé ce statut. La femme est alors passée au second plan. »

« On compte 26 grandes sociétés matriarcales en Afrique, précise-t-elle. On assiste en ce moment à un mouvement mondial dans plusieurs grandes villes sur la femme noire et ce qu’elle apporte dans l’histoire. On a voulu importer ce mouvement qui n’est pas représenté au Canada et montrer que les femmes peuvent aussi prendre les choses en main, montrer un autre visage. »

Le festival organisé par Solidarité des femmes et familles immigrantes francophones du Niagara (Sofifran) se poursuit le jeudi 15 février à l’Université Brock avec un atelier et une conférence bilingue sur le pouvoir de la femme noire, animée par Jean Ntakirutimana, chef du département de Lettres modernes, littératures et cultures.

Plusieurs artistes se succéderont enfin sur la scène de la Royal Canadian Legion, le samedi 17 février à St. Catharines, pour clôturer en musique cette 11e édition de Festiv’Ébène qui coïncide, comme chaque année, avec le Mois de l’histoire des Noirs.

La soirée-spectacle réunira les danseurs et percussionnistes de Burundi Resmesha Drums, l’auteur-compositeur malgache Donné Roberts, la troupe de danse et de théâtre Ekin Agency Arts, Andy Dance et le groupe de musique caribéenne Sérénade d’Haïti. Une programmation musicale éclectique que viendront compléter trois jeunes artistes de la relève : Émilie Moore, Omar et Errine Jean-Charles.

 

Photo : l’exposition Femmes noires et pouvoirs à l’Université Brock