Le public aura droit à un avant-goût du prochain album de Céleste Lévis, à Hamilton, le vendredi 22 juin. La chanteuse de Timmins est une des têtes d’affiche de la FrancoFest aux côtés du groupe de folklore canadien-français Ariko, du rappeur Jacobus et de la formation pop-électro Le Couleur, sur la scène du parc Gage.

Pour cette adepte du sport que la maladie a contraint à tout abandonner, la musique s’est révélée bien plus qu’une thérapie : un renouveau qui a de loin dépassé ce qu’elle imaginait.

Lauréate du prix Acadie au 37e Contact Ontarois en 2018, l’artiste aux cinq nominations au gala Trille Or (2017) a pris l’autoroute du succès depuis sa victoire au concours Ontario POP il y a cinq ans et son explosion médiatique dans l’émission de télévision La Voix en 2015, où elle a atteint la demi-finale dans l’équipe d’Éric Lapointe.

« Je suis rentrée dans ce concours avec les yeux ouverts, raconte celle qui vit désormais à Ottawa. Dans une émission de télé, il y a des gens qui aiment ce que tu fais, d’autres non. J’ai gardé le positif. J’ai eu la chance de rencontrer plein de gens qui ont influencé mon parcours. Cela m’a donné une visibilité considérable et permis de réaliser un album, une quarantaine de concerts et une tournée au Nouveau-Brunswick. »

C’est pourtant une autre voie que s’était tracée cette jeune femme très sportive. « Avec mes frères, je crois qu’on a fait tous les sports possibles. On adorait ça. Mais je suis tombée malade et tout a basculé », confie-t-elle. Atteinte d’une malformation rare du cervelet, le syndrome d’Arnold Chiari, l’artiste a dû subir une intervention chirurgicale à la tête, il y a huit ans. « Ne pouvant plus continuer dans le sport, il a fallu trouver quelque chose d’autre à quoi me raccrocher. »

« J’essaie de tout faire pour réussir, de tout donner pour être la meilleure, de grandir avec chaque rencontre. »

Le piano, la guitare, les accords, l’écriture, le chant… Céleste a tout appris par elle-même. « J’avais cette voix grave et puissante qui s’accorde avec le registre folk et l’acoustique, ajoute-t-elle, mais je ne savais pas la maîtriser. Alors j’ai travaillé fort. Je suis tombée en amour avec la musique. »

À 23 ans, Céleste Lévis applique sa philosophie du sport à celle de la musique et ça marche. « J’essaie de tout faire pour réussir, de tout donner pour être la meilleure, de grandir avec chaque rencontre. » Comme celle avec les membres de l’ex-groupe AkoufèN.

Le bassiste Martin Rocheleau et le guitariste Marc-Antoine Joly (son conjoint) accompagnent leur compatriote de Timmins dans tous les festivals, de Granby à Petite-Vallée. « Ils m’ont aidée dans les subtilités instrumentales, les harmonies et dans tous les aspects artistiques, affirme-t-elle. Ils m’ont surtout encouragée à rester la même intérieurement. » S’entourer de gens passionnés et heureux est le leitmotiv de l’auteure-compositrice-interprète qui a aussi beaucoup appris de Francis Cabrel. « J’ai eu la chance d’assurer la première partie de sa tournée québécoise en 2016 et de participer aux Rencontres d’Astaffort (France). Cela m’a inspirée dans l’écriture du deuxième album.

Après Céleste en 2015, Donne-moi le temps est attendu en septembre. « C’est un album différent, plus mature et plus travaillé, juge l’artiste franco-ontarienne. Le premier était un assemblage de collaborations, de reprises et de diverses chansons que j’ai écrites et essayé de faire cohabiter. Le deuxième reflète en revanche toute l’expérience que l’on a accumulée avec le groupe, à travers nos tournées. Il sera exclusivement en français car, même si on continue de chanter en anglais, on veut séparer les deux projets pour qu’ils fassent leur propre chemin. »

C’est un mélange des deux albums que Céleste Lévis proposera à Hamilton, une ville qu’elle connaît pour y avoir de la famille mais aussi pour avoir déjà graviter autour de la FrancoFest. « J’ai fait une after-party lors d’une précédente édition avant un spectacle à Toronto. Cette fois, je suis dans la programmation et j’ai hâte de me produire. »

 

Photo : Céleste Lévis est une des têtes d’affiche de la Francofest.