Dans le cadre de son récent dîner-réseautage, l’ACFO Hamilton avait organisé une table ronde sur les défis liés à l’éducation de la petite enfance, une rencontre aussi axée sur l’entrepreneuriat pour les immigrants francophones. Trois intervenants de la région de Hamilton-Niagara ont échangé sur le sujet.

Christiane Beaupré – IJL Réseau.Presse – Le Régional

Le 27 novembre, l’ACFO Hamilton a invité le public et les intervenants des organismes francophones de la région à son dîner-réseautage au restaurant The Diplomat pour une rencontre centrée sur les défis rencontrés dans l’éducation de la petite enfance. Le thème principal de la rencontre était « Promouvoir l’initiative entrepreneuriale auprès des immigrants francophones : le cas de la petite enfance ».

La discussion s’est concentrée sur les soutiens disponibles et les solutions pour encourager les immigrants francophones à s’investir dans l’entrepreneuriat, notamment dans le secteur de la petite enfance. Parmi les panélistes, Fété Kimpiobi, directrice générale de Sofifran, Julie Oke, directrice de la garderie Le Petit Navire, et Jean-Marie Makaba Lusasu, administrateur de La Termitière, ont partagé leurs perspectives. La table ronde était animée par Patrick Bizindavyi.

Après avoir souhaité la bienvenue à tous, Geneviève Boily-Larouche, vice-présidente de l’ACFO Hamilton, est entrée dans le vif du sujet. Elle a d’abord souligné « l’importance de l’immigration comme moteur de dynamisme socio-économique ». Selon elle, bien que l’intégration et l’entrepreneuriat soient des défis pour certains immigrants, « le secteur de la petite enfance offre de nombreuses opportunités, particulièrement dans les services éducatifs en français ».

Fété Kimpiobi a partagé un exemple réussi de l’aide apportée par Sofifran pour encourager l’entrepreneuriat en services de garde. Elle a présenté le cas de Vanessa Aubourg, une immigrante haïtienne qui, après avoir observé la pénurie de services de garde à Welland, a créé sa propre garderie grâce au soutien du programme pilote de Sofifran. « Notre intention était de mettre en place une initiative qui permettrait aux immigrantes de se lancer en entrepreneuriat dans le domaine des services de garde en milieu familial », précise-t-elle.

« Ce sont des projets comme celui-ci qu’il faudrait encourager », commentent les panélistes.

Julie Oke a évoqué les défis auxquels elle fait face à la garderie Le Petit Navire, notamment la pénurie de personnel bilingue, retenir ses éducatrices et rester à jour avec toutes les normes et façons de faire imposées par le gouvernement et la municipalité. Selon elle, il n’y a pas assez de garderies francophones à Hamilton. « Au Petit Navire seulement, nous avons 276 familles francophones sur notre liste d’attente avec un nombre limité de places disponibles. Il faudrait agrandir nos locaux ou déménager dans un site beaucoup plus grand. Les besoins sont criants », ajoute la directrice de la garderie.

Jean-Marie Makaba Lusasu a expliqué que ces défis représentent aussi des opportunités pour les immigrants francophones de travailler dans le domaine. Il a parlé de « la peur des nouveaux arrivants de se lancer en affaires par manque de ressources ou d’expérience ». Il les a encouragés à se tourner vers les ressources d’appui comme Sofifran, ImpactON, La Termitière, le Collège Boréal, etc. pour les aider à se lancer dans l’entrepreneuriat en petite enfance. Les intervenants espèrent que ces initiatives inspireront davantage de nouveaux venus à explorer ce secteur en pleine croissance. 

Nul doute que cette table ronde a permis de souligner l’importance de l’entrepreneuriat dans le secteur de la petite enfance, notamment pour les immigrants francophones. Grâce au soutien d’organismes comme Sofifran, des solutions concrètes émergent pour répondre aux besoins croissants de services éducatifs en français, tout en offrant de nouvelles opportunités professionnelles. Les discussions ont inspiré une mobilisation autour de l’intégration des immigrants dans ce secteur vital, avec l’espoir de voir davantage de projets entrepreneuriaux prendre forme dans la région.

Photo : Les panélistes Fété Ngira-Batware Kimpiobi, Julie Oke et Jean-Marie Makaba Lusasu entourés des participants au dîner-réseautage de l’ACFO Hamilton