Bon nombre de Canadiens peinent à suivre les développements scientifiques liés à la COVID-19. Peut-être seront-ils surpris d’apprendre que même les chercheurs ont parfois de la difficulté à s’y repérer lorsqu’il s’agit de prioriser leurs travaux afin de ne pas répéter inutilement ce qui a déjà été fait ailleurs. En effet, aux quatre coins du monde, la masse d’information disponible sur ce virus s’accroît rapidement au gré de la pression qui est mis sur la communauté scientifique pour trouver rapidement des façons de s’en prévenir et d’en guérir.
Pour s’y repérer dans ce foisonnement de données, l’Université McMaster s’est fait accorder 1 million $ par l’Institut de recherche en santé du Canada, une branche du gouvernement fédéral, pour mettre sur pied le COVID-19 – Réseau de données probantes en soutien au processus décisionnel (COVID-19 Evidence Network to support Decision-Making). Cette initiative permettra d’orienter plus efficacement la recherche en évitant le dédoublement et en fournissant plus rapidement des informations à jour aux gouvernements.
Le Réseau ne s’adonnera pas à la recherche en laboratoire mais s’occupera plutôt de rassembler et synthétiser l’information et d’assurer ainsi une meilleure coordination des efforts investis dans l’étude des diverses facettes de cette maladie, notamment sur ce qui peut avoir une application immédiate. L’efficacité des tests et des masques, la gestion du système de santé en période de crise, la gestion clinique du virus et des problèmes aggravés par la pandémie (telles la détérioration de la santé mentale et les dépendances), etc. : voilà autant de questions qui demandent des réponses claires et rapides.
Le Réseau servira également de carrefour d’échanges pour tout ceux qui veulent s’informer des meilleures pratiques ou entrer en contact avec des groupes ou institutions spécialisées.
La priorité du Réseau, à l’heure actuelle, est la logistique entourant la vaccination. Mais que ce soit pour ce domaine ou un autre, l’objectif est d’offrir un portrait rapide de la situation et des connaissances. Pour ce faire, de quatre heures à trois jours seront nécessaires dans les cas les plus simples et jusqu’à dix jours pour les questions pour lesquelles les innombrables études existantes n’ont pas été, jusqu’à présent, synthétisées dans un format accessible.
Ce n’est pas la première fois que l’Université McMaster a l’occasion de contribuer à la lutte contre la COVID-19 et, avec les récentes mutations du coronavirus, pouvoir se repérer rapidement dans la recherche internationale devient plus que jamais nécessaire.