Alexia Grousson
Le Festival pour enfants du Niagara organisé par le Carousel Players Theatre s’est tenu du 15 au 18 mai, à St. Catharines. Pour une deuxième année consécutive, la Maison de la culture francophone du Niagara (Maison) a collaboré à l’événement en intégrant une programmation francophone, tout en assurant la promotion des activités auprès des diverses communautés de la région.
« L’objectif de ce festival est d’offrir des activités gratuites aux familles, mais ce ne sont pas des activités quelconques : elles sont axées sur le théâtre, les arts et la culture. Le festival a également pour mission de promouvoir la diversité culturelle en présentant des artistes venus de différents horizons, ainsi qu’une programmation en français, explique Nancy Larivière, consultante pour la Maison.
« De plus, des ateliers interactifs, tels que le bricolage et le maquillage sont proposés. Il est primordial pour nous de participer à cet événement, car nous y apportons la dimension francophone. Nous desservons ainsi notre communauté tout en montrant aux autres que nous sommes présents et actifs. »
Cette année, la MCFN a présenté un spectacle captivant, rythmé par les percussions du djembé, interprétées par Amadou Kienou et ses musiciens. Percussionniste originaire du Burkina Faso, en Afrique de l’Ouest, Amadou Kienou a rendu hommage aux traditions africaines, à la diversité culturelle mondiale et au pouvoir rassembleur de la musique.
Issu d’une longue lignée de griots, il incarne la transmission d’un patrimoine vivant. À travers ses rythmes puissants et ses récits musicaux, il a rappelé que « la musique est un voyage, une éducation, et une histoire ». Maîtrisant le français, l’anglais et le malinké (sa langue maternelle), et s’exprimant aussi dans le langage universel de la musique, il a su rassembler un public de diverses origines. Chaque mot, chaque rythme devenait ainsi un pont reliant les cultures et les générations.
« Son spectacle a mis en lumière des instruments traditionnels africains tels que le djembé, le balafon et la cora, chacun porteur d’une symbolique profonde : la paix, l’identité, ainsi que la connexion entre la Terre et le Ciel. Amadou Kienou a souligné l’importance de transmettre l’histoire, les valeurs et l’identité culturelle aux jeunes générations à travers sa musique. Sa démarche artistique vise à éveiller les consciences, à sensibiliser à la beauté de la diversité et à offrir, par la musique, un moyen d’apprentissage et de réconciliation », poursuit Mme Larivière.
Selon elle, l’énergie dégagée par Amadou Kienou et ses musiciens était palpable, créant une atmosphère de communion et de joie partagée. Les spectateurs, de tous âges et de toutes origines, ont été invités à participer à cette expérience musicale et culturelle. La performance d’Amadou ne s’est pas limitée à une simple prestation sur scène, elle a véritablement impliqué le public.
« Il a captivé notre attention en nous engageant, nous apprenant des mots dans sa langue accompagnés de mouvements, presque comme une chorégraphie. Il a expliqué l’importance des gestes et des vêtements, par exemple, laver ses vêtements, c’est être fier de qui l’on est, et les accrocher à l’extérieur, c’est être fier de les montrer. Cela symbolise la fierté de nos racines. Tout était lié de manière profonde et significative », conclut Nancy Larivière.
Photo (Crédit MCFN) : Amadou Kienou et ses musiciens