Le 18 février, en matinée, les membres de la Table interagence du Niagara se réunissaient pour retoucher le nouveau plan stratégique quinquennal et aborder quelques autres sujets d’actualité. Le moins qu’on puisse dire, c’est que 2021 sera peut-être une année marquée par des changements importants en ce qui concerne les initiatives prises dans la Péninsule et les acteurs qui seront au cœur de l’action.

Ainsi, il avait été précédemment annoncé que Normand Savoie, directeur de l’ABC communautaire depuis 1987, prendrait sa retraite ce printemps pour être remplacé par Linda Johnston. Une autre personnalité très connue dans la région cédera elle-aussi sa place à la fin mars pour la même raison : Lucie Huot, directrice générale de CERF Niagara depuis 21 ans. Suzanne Coutu lui succédera.

Ces départs à la retraite pourraient ne pas être les seuls : un autre nom a circulé sans que la personne concernée, absente de la réunion, ne puisse confirmer ou démentir les rumeurs quant à son avenir à la direction générale d’un organisme d’importance.

Cela dit, c’est encore une fois le plan stratégique, censé entrer en opération cette année, qui a occupé une bonne partie de la discussion. Ce travail de longue haleine tire cependant à sa fin. Place des francophiles, priorité accordée à l’embauche de personnel au Foyer Richelieu, nature de l’entrepreneuriat francophone, etc. : les échanges ont touché à des questions diverses mais essentiellement sur des points de détail.

Dans la foulée des préoccupations sur le long terme, deux autres sujets ont retenu plus longuement l’attention des participants à la rencontre.

Jean-Claude N’Da, agent de projet au Réseau en immigration francophone, a décrit les grandes lignes d’un autre plan stratégique, celui du Comité local en immigration francophone du Niagara. Le plan s’articule autour de cinq « axes », chacun décliné en priorités régionales et en résultats attendus. L’axe 1 touche à la concertation, la coordination et la mobilisation; l’axe 2 concerne l’identification des besoins des immigrants et le continuum des services qui leurs sont adressés; l’axe 3 vise à la promotion de la communauté de langue française du Niagara et au recrutement d’immigrants; l’axe 4, l’intégration économique des nouveaux arrivants; et l’axe 5, leur intégration sociale, culturelle et communautaire.

Sur ce dernier point, M. N’Da a rappelé une réalité sur laquelle il faudrait s’interroger : « Il y a beaucoup d’activités communautaires dans la région, mais en termes de participation, il n’y a pas beaucoup d’immigrants qui y prennent part ». Quelques commentaires ont été faits à ce propos au cours de la réunion afin d’améliorer les contacts avec les nouveaux arrivants.

Susan Morin, directrice du développement économique chez Entreprise Niagara et coprésidente de la Table interagence, a invité les représentants d’organismes à s’interroger sur ce qui pourrait être fait pour stimuler la relève, notamment chez les jeunes. Il s’agit d’un segment de la population avec lequel le milieu communautaire doit nouer des liens s’il veut conserver sa pertinence.

Plusieurs suggestions – ou mentions de ce qui se fait déjà – ont été offertes : inclure davantage de jeunes sur les conseils d’administration, mieux accueillir les jeunes qui reviennent dans le Niagara après leurs études supérieures, faire mieux connaître aux étudiants du postsecondaire les opportunités d’emplois en français, etc.

La réunion a aussi été l’occasion de s’enquérir de ce qui se passe dans la communauté et des nouveautés au sein de chaque organisme. L’Équipe Santé Ontario Niagara qui prévoit embaucher quatre personnes dans les prochains jours, l’ABC communautaire qui songe à héberger une bibliothèque francophone, Sofifran qui est à la recherche d’un nouveau bureau, etc. : comme toujours, la réunion a permis à chacun d’apprendre les dernières nouvelles.

C’est qu’il s’en passe des choses dans la communauté francophone! Et celle-ci a travaillé fort pour se rendre incontournable au sein de la majorité de langue anglaise. C’est d’ailleurs ce qu’a relevé Susan Morin, en début de réunion, en prenant à témoin l’invitation de la Municipalité régional de Niagara, adressée à la Table interagence, pour participer à l’élaboration du Plan de sécurité et de bien-être communautaire.

« Ce dont on a rêvé il y a cinq ans, c’est que la Table devienne une référence, a rappelé Mme Morin. Et voici que maintenant, on a un organisme anglophone, qui ne pense pas nécessairement en français, qui s’adresse à nous. »

La Table interagence poursuivra ses efforts, en 2021, pour que cette tendance se continue, et son nouveau plan stratégique l’aidera à solidifier ses assises à cet égard.