Le mardi 8 décembre, les représentants d’organismes membres de l’Interagence du Niagara se réunissaient pour une deuxième fois en trois semaines. C’était à nouveau la planification stratégique des cinq prochaines années qui était à l’ordre du jour.

Dans la foulée de l’approche utilisée lors de la précédente rencontre, c’est par thème que les participants ont analysé les besoins et les ressources de la communauté.

La jeunesse a occupé une bonne partie de la réunion, ce qui n’est guère surprenant dans une réflexion portant sur l’avenir.

L’importance de l’animation culturelle dans les écoles et de la contribution que peuvent offrir les organismes et les municipalités dans le développement d’une fierté francophone ont été soulignées. Cependant, bien que les bambins et les enfants aient accès à bon nombre d’activités en français, peu de choses existent à cet égard pour les adolescents. Comment alors développer un sens de l’appartenance à cet âge critique? À l’origine, la création de la Maison de la culture francophone visait en partie à répondre à ce besoin.

De manière générale, il y a une lacune au niveau de la communication entre ceux qui travaillent auprès de la jeunesse. Il faut aussi penser à rejoindre les familles dont les enfants sont inscrits à des écoles d’immersion.

En abordant la question de la jeunesse, il était logique d’aborder celle de l’éducation. Le plan stratégique de 2015 ne s’était fixé que peu d’objectifs à ce chapitre et focalisait surtout sur la formation des adultes. Normand Savoie, directeur général de l’ABC Communautaire, a à ce propos fait remarquer que la pandémie va bonifier durablement l’offre de programmes éducatifs à distance.

Qui plus est, comme la région du Niagara n’évolue pas en vase clos, la fondation de l’Université de l’Ontario français, même si elle se trouve à Toronto, constitue une avancée pour tous ceux qui veulent faire des études postsecondaires en français.

En ce qui concerne le thème du développement économique, Susan Morin, directrice du développement d’affaires chez Entreprise Niagara, a mentionné la création récente de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario. Celle-ci est destinée à favoriser le partage d’expertise et la formation de partenariats.

Entreprise Niagara est l’un des organismes sur lequel s’appuie ce réseau dont l’existence donne une autre tournure aux buts que l’Interagence s’était fixés il y a cinq ans en matière économique en les inscrivant dans une dynamique provinciale.

Le plan stratégique qui s’achève a également vu la naissance de plusieurs initiatives liées au développement économique tel le site Bonjour Niagara et certains programmes de Sofifran. À court terme, c’est la pandémie qui conditionnera les actions de chacun avec les nombreux programmes de développement et de relance que le gouvernement a mis en place.

Le thème de l’immigration a également été abordé. Le comité de l’Interagence responsable de cette question peaufine sa relation avec les partenaires anglophones pour ce qui est du référencement des francophones nouvellement installés dans la région vers les services en français. La rétention des immigrants est un autre défi auquel s’est attelé ce comité.

C’est en parlant de la relève que l’Interagence du Niagara a conclu sa rencontre. Ce sujet est d’autant plus d’actualité qu’en 2021, il y aura plusieurs départs à la retraite dans la communauté, notamment parmi ses figures de proue. Ce sera le cas de Lucie Huot, directrice générale du CERF Niagara, qui a exprimé sa confiance dans les nouvelles idées qu’apporteront ces jeunes qu’il ne suffit parfois que d’approcher pour les intéresser à une cause ou un organisme.

Normand Savoie a ajouté qu’il faut sensibiliser les élèves du secondaire non seulement à l’importance de parler le français mais aussi de bien l’écrire, ce qui constitue un défi de taille. De plus, il faut également leur faire connaître les emplois disponibles dans la région qui requiert une connaissance du français. Véronique Emery a rappelé à ce propos les efforts entrepris pour valoriser l’éducation à la petite enfance comme secteur d’emploi.

La présidente du Club Renaissance et ancienne directrice d’école, Muriel Thibault-Gauthier, a aussi fait remarquer que les conseils scolaires devraient disposer d’une représentation au sein de la Maison de la culture. Ainsi, les élèves conseillers ou ceux qui se font élire comme « premier ministre » par leurs pairs pourraient faire le pont entre cet organisme et les écoles afin de créer une fructueuse dynamique entre la génération montante et ce vecteur de la vie en français dans la région.

La Maison de la culture francophone du Niagara a été en filigrane de bien des questions au cours de ces deux réunions de l’Interagence. Verrons-nous cet organisme connaître bientôt une croissance remarquable? L’avenir le dira. Quoi qu’il en soit, l’Interagence se réunira à nouveau probablement en janvier et se consacrera alors à compléter et peaufiner le document final de ce plan stratégique quinquennal.