Il y a cinq ans, les organismes francophones de la Péninsule du Niagara s’étaient rassemblés pour concocter un plan stratégique communautaire destiné à canaliser les forces de tous et faire avancer des projets communs. En 2020, le temps était venu de faire le bilan de ce plan et de le mettre à jour, question de savoir ce qui reste à faire et comment.
C’est sans surprise en mode vidéoconférence que les organismes se sont réunis à cette fin le jeudi 19 novembre. La Table interagence du Niagara a servi de cadre à cette réunion animée par Susan Morin qui a, dans son mot d’introduction, souligné fort à propos l’importance de l’entraide.
Une grande variété de thèmes a été abordée.
C’est d’abord la visibilité de la communauté sur le Web qui a retenu l’attention. Ainsi, le site Bonjour Niagara pourrait, selon plusieurs, être amélioré et mieux utilisé. Son nom rend compte de sa dimension touristique, mais n’attire pas assez l’attention sur son volet communautaire. Peu de mises à jour y sont faites quant aux activités et il semblerait que la page Facebook soit plus utile à cet égard. Il faudrait que quelqu’un assure un meilleur suivi du site par secteur d’activités.
Cela dit, il a également été relevé que ce n’est pas tout le monde qui dispose d’une connexion internet à la maison de sorte qu’il ne faut pas perdre de vue ceux qui s’informent ailleurs que sur le Web.
Un constat qui est revenu souvent au gré des thèmes discutés a été celui du manque de cohésion et de collaboration dans la communauté, notamment en ce qui regarde la Maison de la culture francophone, dont la création découle du plan de 2015. Cet organisme n’a pas encore atteint son plein potentiel et sa pleine utilité dans la communauté. Une des priorités des cinq prochaines années sera donc de renforcir cette entité et la doter d’un lieu physique.
C’est en fait l’ensemble du domaine socioculturel qui souffre d’un manque d’engagement concret. Il y a beaucoup de bonne volonté, mais il faudrait y mettre de l’ordre.
En ce qui concerne la santé et les aînés (deux domaines qui souvent vont de pair), la communauté francophone du Niagara a connu de belles avancées au cours des cinq dernières années. On n’a qu’à penser aux préparatifs entourant l’agrandissement du Foyer Richelieu. Assurer un meilleur contact entre les clubs d’aînés est également une idée qui a été couronnée de succès.
La priorité du moment (et qui devrait se poursuivre jusqu’en 2025) est le recrutement et la rétention des professionnels de la santé francophones et bilingues. Il faudrait aussi pérenniser les initiatives de Muriel Thibault-Gauthier pour les aînés.
Une bonne nouvelle qui augure bien pour l’avenir : l’Équipe Santé Ontario de laquelle relève le Niagara accorde une attention particulière aux francophones pour s’assurer de répondre à leurs besoins.
Les jeunes ne sont pas en reste. Le plan stratégique qui s’achève leur accordait une grande importance et ceux d’âge préscolaire bénéficient aujourd’hui d’un réseau de garderies plus étendu et du programme Un trésor dans mon jardin. Un comité consacré à la petite enfance a aussi été formé.
Malgré quelques belles activités, dont le camp de robotique et Épelle-moi Canada, le bilan est plus mince en ce qui concerne les jeunes d’âge scolaire et les jeunes adultes. De l’avis des participants à la rencontre, il faudrait mieux utiliser les heures de bénévolat des élèves et accroître l’ouverture des écoles secondaires au milieu communautaire.
À cela s’ajoutera d’autres priorités jusqu’en 2025 : recrutement et rétention des éducateurs à tous les niveaux, assurer de meilleurs services aux familles exogames, s’adapter à la diversité culturelle, etc.
Les membres de la Table Interagence auraient aimé aborder quelques autres thèmes, notamment l’immigration. Faute de temps, ils ont dû repousser ces échanges à une autre réunion, à la suite de quoi les organismes se retrousseront les manches pour réaliser leurs ambitions.
PHOTO (archives Le Régional) – Le 3 septembre 2015 s’est tenu le forum communautaire des organismes francophones du Niagara dont les objectifs étaient de dresser un état des lieux de la francophonie locale et de tracer les grandes lignes des orientations à prendre pour les cinq prochaines années.