Au cours des derniers jours, la Région du Niagara, ou plus précisément son Équipe économique d’intervention rapide (Niagara’s Economic Rapid Response Team), a rendu public les résultats d’un sondage effectué auprès des entreprises. L’objectif d’une telle initiative était de déterminer l’impact de la pandémie sur leurs affaires. Les analyses qui accompagnent les données recueillies ne donnent pas matière à se réjouir.

Le sondage a été mené du 20 au 30 mars, soit au début de la période de confinement, auprès de 2604 répondants. Toutes les municipalités de la Péninsule et tous les secteurs d’activités sont représentés.

La proportion d’entreprises se disant affectées par la COVID-19 se montait alors à 97 % et, pour 92 %, cela se traduisait par des pertes de revenus.

Il n’y a guère de surprise à savoir que les entreprises ont perdu de l’argent au cours des derniers mois. C’est plutôt l’ampleur de ces pertes qui donne froid dans le dos : pour 19 % de ceux qui ont dit encaisser moins d’argent, cela s’est traduit par une baisse de revenus entre 1 et 25 %; pour 17 % d’entre eux, la baisse oscillait entre 26 et 50 %; pour 21 %, ce fut entre 51 et 75 %; et, finalement, pas moins de 43 % de ces entreprises ont vus leurs revenus fondre de 76 à 100 %.

Le total des pertes anticipées variait en fonction de la durée des problèmes engendrés par la pandémie. Selon ce que les entreprises disaient alors – à la fin-mars –, si la crise ne se résoudrait pas en dedans de trois mois, ce total se chiffrerait à 576,3 millions $. Considérant que c’est au cours du mois de juin, soit environ trois mois après la déclaration de l’état d’urgence, que la province s’est déconfinée peu à peu, il faut s’attendre à ce que ce chiffre soit représentatif du manque à gagner des répondants.

Cependant, comme le note le rapport, ce demi-milliard de pertes ne correspond qu’aux réponses données par ceux qui ont accepté de remplir le sondage, soit 2604 entrepreneurs sur les 13 600 que compte la région du Niagara. Cela veut donc dire, dans les faits, que les pertes du milieu entrepreneurial se chiffrent déjà à plusieurs milliards de dollars.

Au chapitre de la main-d’œuvre, 66 % des répondants au sondage ont révélé avoir réduit leur personnel à temps plein. Parmi eux, 12 % disaient avoir mis à pied 1 à 25 % de leurs employés; 18 % ont confié avoir dû amincir leur équipe dans une proportion se situant entre 26 et 50 %; 8 % ont diminué leur personnel de 51 à 75 %; un pourcentage effarant 61 % ont dit avoir dû se départir de 76 à 100 % de leurs employés.

Quant aux employés à temps partiel, ils ont été les premiers à écoper de la crise puisque 84 % des entreprises qui ont effectué des mises à pied ont rapporté s’être départies de 76 à 100 % d’entre eux.

La particularité de cette crise économique est d’avoir permis à de nombreuses entreprises de survivre longtemps « sur papier » grâce à la manne gouvernementale. Dans bien des cas, ces employés ont été mis à pied « temporairement », mais plus le temps passe et plus le nombre de pertes d’emplois définitives s’accroît.

Les entreprises ont aussi été sondés sur les mesures d’appui gouvernementales dont elles aimeraient bénéficier, sur les actions qu’elles ont posées pour se maintenir à flot, sur la façon dont elles ont revu leur manière de travailler, etc.

Dans les derniers jours de mars, alors que la crise n’en était qu’à ses débuts, 43 entreprises ont rapporté être en train de fermer leurs portes pour de bon. Un petit nombre mais qui illustre ce qui s’est passé ensuite pour un nombre toujours plus grand d’entreprises.