Avec la bénédiction du gouvernement ontarien, quelques commerces ont commencé peu à peu à ouvrir leurs portes depuis le lundi 4 mai. Préférant la prudence aux espoirs déçus, Doug Ford ne s’est cependant pas aventuré à détailler un calendrier précis de déconfinement mais l’humeur est à l’optimisme.

Sur le plan local, les municipalités et le milieu économique avaient déjà commencé à planifier cette réouverture graduelle de l’économie tant attendue. Ainsi, le 27 avril, une table ronde virtuelle a réuni le maire de Welland, Frank Campion, des fonctionnaires municipaux et 15 propriétaires d’entreprises représentant un éventail de secteurs d’activité. L’objectif? Faire en sorte que ces commerces puissent ouvrir leurs portes aussitôt que cela sera permis pour maximiser l’impact du retour à la normal.

Il ne s’agissait là que de la première conversation du genre. Entretemps, la ville continue de se faire la porte-parole des entreprises auprès de ses interlocuteurs aux gouvernements provincial et fédéral.

Un des défis à relever sera de combiner la reprise des activités économiques aux mesures de protection contre la COVID-19. En effet, le gouvernement a fait savoir dans son plan de déconfinement qu’une grande attention sera portée à la santé et à la sécurité des travailleurs et consommateurs et qu’un retour à des règles plus strictes n’est pas exclu si cela s’avère nécessaire. C’est donc dire que, même si les magasins et industries opèrent à nouveau, les masques, gants et autres équipements de protection ne disparaîtront pas nécessairement aussitôt. Cela vaut aussi pour le contrôle de l’affluence.

Il n’y a pas que la clientèle locale qui pourra renouer, dans une certaine mesure, avec ses habitudes. Le Niagara est une des régions les plus touristiques en Ontario et la pandémie donne des sueurs froides à tous ceux dont les revenus dépendent des milliers de visiteurs qui y affluent chaque année. Les villes de Niagara Falls et de Niagara-on-the-Lake sont les points de convergence de cette migration touristique et auront à composer avec les innombrables incertitudes liées à la gestion des foules.

Contenir l’impatience des visiteurs est déjà un problème. Les fins de semaine ensoleillées drainent à présent des centaines de personnes aux abords des chutes Niagara. Il semble que la plupart s’efforcent de maintenir un minimum de distanciation mais qu’en sera-t-il lorsque les foules augmenteront ou lorsque la frontière ouvrira et que des Américains viendront grossir les rangs des passants? Pour décourager les rassemblements et ainsi éviter tout débordement, la ville de Niagara-on-the-Lake a même décidé d’interdire, le 1er mai, le stationnement dans son quartier historique et a fermé les toilettes publiques.

Depuis le début de la pandémie, les scénarios les plus catastrophiques en termes de contamination et de décès ne se sont heureusement pas matérialisés. Néanmoins, les gouvernements doivent à présent composer avec une autre crise éventuelle, économique celle-là, tout en veillant à ne pas exacerber les problèmes sanitaires. Une tâche complexe s’il en est une.

PHOTO (Crédit : Pixabay) : La gestion des foules, tant en ce qui concerne les consommateurs locaux que les touristes, sera une tâche complexe pour la région du Niagara, une des plus visitées en Ontario.