Le canal qui traverse la région du Niagara est une des caractéristiques les plus probantes de Welland. Cette ville se distingue en fait par la présence de deux canaux et l’ancien est sans conteste le plus emblématique puisqu’il se trouve au coeur de l’agglomération. Longtemps délaissé des navires et abandonné aux plaisirs des plaisanciers, l’ancien canal est un des principaux éléments dont Welland se sert pour son autopromotion touristique.

C’est ce qui a conduit le conseil municipal de la ville à se pencher, en janvier, sur l’idée d’embaucher un coordonnateur au tourisme aquatique. À la déception du maire Frank Campion qui était en faveur de cette initiative, une majorité de conseillers ont plutôt décidé de s’y opposer. Selon le maire, bien que Welland se soit taillé une place sur le marché des sports aquatiques avec le Centre international d’eau calme (Welland International Flatwater Centre), il n’en existe pas moins un potentiel de croissance qu’il conviendrait d’exploiter et, pour ce faire, l’embauche d’un employé qui se consacrerait à la promotion du tourisme aquatique ne serait pas de trop.

David McLeod, président du comité d’examen du budget et conseiller du district 2, s’est aussi montré favorable à l’idée mais, dans l’ensemble, ses collègues ne voyaient pas la chose du même oeil. La création de ce poste s’accompagnerait d’un salaire de base de 61 000 $ et d’avantages sociaux se montant à 22 000 $, des dépenses que la majorité des conseillers n’ont pas voulu cautionner pour une variété de raisons. Certains jugeaient la dépense trop élevée au goût des contribuables déjà peu enthousiasmés par les coûts liés au Centre construit à l’occasion des jeux Pan Am. D’autres considéraient au contraire que le salaire ne serait pas assez alléchant pour attirer les meilleurs candidats ou qu’il faudrait plutôt embaucher plusieurs coordonnateurs à un salaire moindre.

Welland essaie depuis longtemps de se définir comme une ville de tourisme. Le guide 2018 produit à cet effet met de l’avant les attractions et activités locales dont celles liées au canal : le parc de l’île Merritt, le programme de location d’embarcations, le parc de plongée sous-marine, la pêche sportive, etc. Le guide vante aussi les grands événements provinciaux, canadiens et internationaux qui se tiennent au Centre international d’eau calme.

Coordonnateur ou pas, Welland ne peut se permettre de laisser tomber le développement des sports aquatiques et du canal en termes d’infrastructures, d’activités et de promotion. Le potentiel de croissance est important : pour s’en convaincre, il suffit de regarder du côté de Port Colborne où les « Canal Days » attirent chaque année une foule considérable. Comme les échanges entre les conseillers le laissaient sous-entendre, il n’est d’ailleurs pas dit que la Ville ait définitivement fermé la porte à l’embauche d’un coordonnateur spécialisé dans ce domaine.

PHOTO: L’hôtel de ville de Welland