Pour marquer le 50e anniversaire de l’École secondaire Confédération de Welland, parents, enseignants, actuels et anciens élèves étaient conviés à une journée de retrouvailles le samedi 5 mai dans l’établissement puis, en soirée, à l’Auberge Richelieu.
Durant l’après-midi, il régnait dans les couloirs de l’établissement de la rue Tanguay une ambiance de fête teintée d’une atmosphère de fin de règne.
Dans quelque temps, l’édifice actuel sera rasé pour faire place au stationnement d’une toute nouvelle école construite juste derrière, sur le terrain du Conseil scolaire Viamonde. Les travaux du futur établissement, qui regroupera sous un même toit les élèves de l’École élémentaire Champlain et de Confédération, devraient débuter au cours de l’été.
« La première pelletée officielle est prévue en septembre prochain, glisse le directeur des deux écoles, Martin Boudreault. Ce sera une nouvelle école qui accueillera les élèves de la maternelle à la 12e année avec une direction, des installations et un nom communs, précise-t-il. Confédération et Champlain n’existeront plus en tant que tels mais nous veillerons à ce que l’histoire de ces deux écoles soit transmise au sein de la nouvelle institution. »
Un comité fera des propositions en ce sens qui pourraient se traduire par la création d’un espace de mémoire et d’une murale des célébrités.
Annoncé dès 2015, le rapprochement des deux écoles a tardé à se concrétiser faute de financement suffisant. Une rallonge budgétaire aux 11 millions $ initiaux du ministère de l’Éducation a permis tout récemment de débloquer le dossier et de trouver un constructeur. Ce qui laisse augurer une ouverture pour septembre 2019, voire janvier 2020.
Ce regroupement devrait permettre une plus grande efficacité de gestion, des économies significatives et un meilleur service rendu à la communauté grâce à des infrastructures modernes et la création d’un service de garde. Face à la concurrence des écoles d’immersion, c’est aussi une manière pour le conseil scolaire de s’assurer qu’un plus grand nombre d’enfants de l’élémentaire poursuivent dans le secondaire francophone.
« C’est étrange comme sentiment. Je suis partagée entre vouloir faire partie des finissants de la dernière promotion de Confédération et ceux de la première de la nouvelle école, confie Rheannon Lockey. Quoi qu’il arrive je serai fière d’y avoir fait mes études. »
Cette élève de 10e année passionnée par le sport et les activités de leadership connaît les moindres recoins de Confédération. Elle fait visiter l’école à un petit groupe de visiteurs. « Ici c’est l’aquarium, dit-elle, désignant la baie vitrée de la salle d’orientation. Et voici le gymnase. À l’arrivée du groupe dans la salle de biologie, Oscar reste impassible. Véritable star locale, le squelette humain en plastique qui a vu défiler des générations d’élèves doit pourtant sûrement reconnaître quelques têtes. La tournée s’achève à la cantine où de grands panneaux couverts de photos plongent les anciens élèves et enseignants dans de mémorables souvenirs.
« Beaucoup de chose ont changé », réagit Marc Bissonnette. Il n’y avait pas toutes ces salles bien équipées et les élèves n’avaient ni ordinateurs, ni tablettes. Cet enseignant qui a connu Confédération avant les grands travaux de 1972 sait qu’il visite pour la dernière fois le bâtiment voué à la démolition. Il est venu de Cornwall pour assister aux festivités du 50e anniversaire. « C’est la réputation de village franco de Welland qui m’a donné envie de venir enseigner à Confédération pendant trois ans, relate-t-il, cherchant du regard quelques visages familiers. »
Tout comme lui, près de 1500 nostalgiques ont fait le déplacement et se succèdent dans l’amphithéâtre pour immortaliser une photo de groupe devant la bannière estampillée du jaguar. La mascotte cinquantenaire en sursis montre les crocs comme pour signifier qu’elle est encore bien vivante, à l’aube d’un grand chambardement que Diane Dubois raconte dans son livre.
Sous la plume de l’ancienne vice-présidente associée à l’enseignement au Collège Boréal, Double héritage double effort (en référence à la devise de l’école) revient sur un demi-siècle d’enseignement en langue française.
« Même si l’histoire du bâtiment de l’école ouverte en 1968 s’arrête en 2018, il faut se souvenir des jours de jubilation et d’optimisme de ses débuts, célébrer le fait que la région du Niagara a su éviter les crises scolaires des années 1970-1980 et rendre hommage à la résilience de la communauté. »
Des qualités que le directeur Martin Boudreault compte mettre à profit dans la future école. « Ce ne sont pas les murs qui font notre histoire mais les personnes et les liens qu’elles cultivent entre elles. »
Avant de se rendre à la grande soirée à l’Auberge Richelieu, le directeur désigne une pelle. Tout comme elle a servi à la première pelletée de Confédération en 1968, elle servira à la première pelletée de la nouvelle école. À Welland, on est attaché aux symboles, car on est riche d’histoire et riche d’avenir.
Photo de Une (couverture) : Condamnée à la démolition, l’école secondaire fête son cinquantenaire, autour du directeur Martin Boudreault et de la présidente Olivia Cyr (au centre) tenant la pelle de 1968.