Piolets, casque, harnais et crampons de circonstance, chaque dimanche de décembre à février, une dizaine d’aficionados de l’escalade se donnent rendez-vous aux chutes Tiffany.

En hiver, les eaux limpides de la rivière se transforment en orgue de glace naturel. Ce magnifique site fréquenté par des hordes de promeneurs l’été, facilement accessible depuis la route d’Ancaster à Hamilton, offre un terrain de jeu idéal à la section torontoise du Club alpin du Canada.

Haut d’une vingtaine de mètres, le mur gelé laisse passer sur son flanc gauche un étroit filet d’eau tandis que son côté droit, plus compact, vertical et surplombé d’une imposante falaise, est équipé de quatre voies différentes avec leur lot de pièges et de sensations fortes.

Contrairement à l’escalade traditionnelle, cette discipline est assez récente dans le sud de l’Ontario, longtemps boudé pour son relief peu accidenté et ses températures capricieuses.

Situés à moins d’une heure de Toronto, les chutes Tiffany présentent l’avantage d’être facilement accessibles, évitant les longues heures de route et de marche pour atteindre les sites populaires tels que Thunder Bay, Muskoka ou encore Huntsville.

On doit leur existence à l’escarpement du Niagara. S’étirant de Queenston à Tobermory, ce ruban calcaire de 725 kilomètres –  désigné réserve de la biosphère mondiale par l’UNESCO – a donné naissance à une multitude de chutes d’eau, dont celles de Niagara Falls.

La Hamilton Conservation Authority autorise l’escalade de glace dans seulement deux zones de conservation : les chutes Tiffany et, au sud-ouest de la ville, les chutes Felkers, pour l’usage des membres du Club alpin du Canada. Ce Club crée un environnement sécuritaire sur la glace qui, contrairement à la roche, évolue sans cesse en fonction de la température. Dure et cassante par grand froid, humide et molle par temps clément, la glace peut se révéler instable. C’est la raison pour laquelle les bénévoles scrutent la météo et inspectent les parois sur lesquelles ils fixent des points d’ancrage temporaires.

Été comme hiver, les chutes d’Hamilton n’ont pas fini de séduire promeneurs et sportifs.

Photos : les alpinistes du Club Alpin du Canada aux chutes Tiffany, le dimanche 4 février.