La croissance des industries fruitières et légumineuses en Ontario profite largement aux fermes de la province et aide à la création d’emplois. C’est ainsi dans cette perspective économique optimiste que reviennent cette année plusieurs milliers de travailleurs étrangers afin de participer aux travaux agricoles saisonniers.
Environ 16 000 travailleurs en provenance d’Amérique du Sud et des Caraïbes sont attendus et viendront de fait s’ajouter à la main-d’œuvre locale dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) qui en est à sa 49e année d’application. Environ 1450 fermes sont censées bénéficier de pareille affluence.
Tandis que deux milliers de travailleurs étaient présents durant l’hiver, les nouveaux venus ont commencé à arriver ces dernières semaines pour entamer la saison haute, principalement dans les régions du Niagara et de Leamington. Fraîchement débarqués de Jamaïque, du Mexique, des Barbades ou encore de Trinité-et-Tobago, plusieurs d’entre eux ont vu leur contrat renouvelé suite à leurs efforts de l’an dernier, et d’autres espèrent pouvoir revenir l’an prochain. La différence de revenus avec le pays d’origine les amènent à privilégier ce type d’emploi au Canada.
Toutefois, plusieurs voix se sont élevées récemment sur les droits limités qu’ont ces travailleurs à bénéficier des mêmes prestations sociales que les autres. Les salariés étrangers temporaires ainsi que leurs employeurs versent à l’État la bagatelle de 21,5 millions $ par année. Une manne financière non-négligeable qui appuie les arguments de plusieurs représentants syndicaux.
Au fur et à mesure de ce demi-siècle d’existence, ces travailleurs ont réussi à acquérir différents droits tel celui de se syndiquer en 2013. Des initiatives locales viennent également simplifier la vie de cette force de travail particulière, comme c’est le cas à St. Catharines avec la mise en place du programme « Bike for farmworkers » par l’église St-Alban de Beamsville. Le principe est de réparer des vélos donnés puis de les prêter avec pour seule condition un dépôt de 10 $ qui sera rendu lors de la restitution de la bicyclette.
Afin d’éviter les éventuels abus de la part d’employeurs peu scrupuleux, des inspecteurs sont envoyés dans différents lieux pendant tout le mois de mai, afin de s’assurer que tout soit conforme à la législation de la province. Respect du salaire minimum, heures supplémentaires, pauses déjeuner et autres seront donc examinés à la loupe afin de s’assurer que les migrants soient accueillis dans des conditions décentes. Une nouvelle preuve de toute la considération portée par l’Ontario à ses précieux collaborateurs de l’étranger.