Exposées jusqu’au 30 septembre à l’École des beaux-arts et des arts de la scène de l’Université Brock, à St. Catharines, la collection de Suzanne Rochon-Burnett constitue un témoignage artistique tout autant qu’historique de la richesse du patrimoine des Premières Nations. Par le biais d’une série de peintures, de dessins, de sculptures et de vêtements traditionnels créés par 11 artistes anishinaabes, algonquins, ojibwés et potawatomis, le public est convié à suivre le voyage de cette femme d’affaires – journaliste au Québec à ses débuts – et militante de la première heure en faveur des arts autochtones.
Des peintures de personnages colorés aux formes naïves, tout en rondeur y côtoient des travaux de superpositions photographiques suggérant le progrès, dans le bon comme dans le mauvais sens. Une affaire de point de vue. Celui des Premières Nations a longtemps été ignoré. La collectionneuse métisse contribue à le réhabiliter. Ce que Suzanne Rochon- Burnett a légué à sa fille Michèle- Elise, avant de s’éteindre en 2006 à Welland, est bien plus qu’une collection de chefs-d’œuvre. C’est un fragment indélébile de l’identité des Premières Nations.
« Elle m’a laissé des instructions, explique sa fille, Michèle-Élise Burnett. Elle a dit que j’avais eu chance de voir et de connaître cet art et qu’il était de mon devoir de continuer à partager les connaissances, les enseignements et les messages qui sont racontés par l’art de notre peuple. « Ma mère a contribué à la reconnaissance et au respect pour s’assurer que les artistes autochtones soient respectés comme les autres, poursuit-elle. Elle a défendu les artistes et leur travail et les a encouragés à trouver de la valeur. »
Première Canadienne autochtone à posséder une licence de radiodiffusion du CRTC en tant que propriétaire et opérateur de la radio Spirit 91.7 FM à Niagara, la cofondatrice de la Nation métisse de l’Ontario laisse un héritage considérable derrière elle, comme la bourse Suzanne-Rochon-Burnett à l’Université Brock, qui a aidé à ce jour 18 étudiants autochtones à se lancer dans une formation universitaire qu’ils n’auraient peut-être jamais eue. La collectionneuse a surtout montré qu’un individu qui est inspiré peut se réveiller chaque jour, suivre et réaliser ses rêves.
Photo : la collection de Suzanne Rochon-Burnett à l’École des beaux-arts et des arts de la scène de l’Université Brock.