Rien ne semble tenir plus à cœur à la communauté catholique francophone de Welland que les majestueuses cloches de l’église du Sacré-Cœur. Et lorsque l’une d’entre elles cesse de sonner, il convient de trouver une solution, vite. Car ces massifs morceaux de bronze ont une histoire, et il semble hors de question pour les paroissiens de revenir à l’ancien système sonore utilisant des haut-parleurs. 

C’est à l’occasion du Projet Carillon 2000 que les cloches âgées de cinq siècles furent acheminées de l’église Notre-Dame-de-Grâce à Québec, vers le clocher de l’église du Sacré-Cœur sur la rue Empire. L’opération avait coûté 120 000 $ il y a de cela 14 ans.

Comme il est de coutume, chacune de ces cinq cloches a reçu un nom avant d’être bénie, puis de résonner dans les rues de la ville, au grand bonheur des fidèles et des passants. L’une d’entre elles toutefois, Louis, ne daigne plus sonner depuis trois ans. Nommée d’après un ancien vicaire, Louis Pelletier, elle fait aujourd’hui l’objet de toutes les attentions. Ainsi, afin de pouvoir lui redonner son éclat et sa sonorité d’antan, un souper spaghetti a été organisé le dimanche 8 juin dans le but de recueillir les 7000 $ nécessaires à sa réparation.

« L’intérêt et l’enthousiasme de la communauté francophone pour la réparation des cloches nous a pris un peu par surprise, avoue Daniel Roy, responsable de la maintenance des locaux de l’église du Sacré-Cœur. Beaucoup se rappellent de leur village natal avec les cloches et ils sont fiers de leur église, de leur héritage. »

Finalement, 350 repas ont été servis dans la salle paroissiale. La vente des billets servira intégralement à l’achat d’un nouveau moteur pour Louis ainsi qu’à l’entretien des cloches voisines. En effet, malgré une attention constante portée aux mécanismes, il s’avère que les chaînes ont besoin d’être sécurisées et les roulements graissés. « C’est la seule église qui en a autant dans la région, ajoute M. Roy. On peut dire que les Canadiens français et les cloches, c’est une véritable histoire d’amour. »

En plus de la vente de billets pour le repas, le tirage moitié-moitié a permis de recueillir 447,50 $ pour la paroisse et la vente de tabliers artisanaux, 105 $. Un premier pas qui peut être qualifié de succès et sera amené à être répété. 

« La levée de fonds sera désormais une activité mensuelle afin de couvrir de nombreux coûts d’entretien de l’église, de la salle paroissiale et des bureaux », a indiqué l’abbé Julien Beaulieu, curé des paroisses de langue française de la région du Niagara. 

Cependant, au-delà des motivations pécuniaires, il rappelle que ces rassemblements ont une autre fonction. En effet, « le souper paroissial est avant tout une belle occasion donnée à notre communauté chrétienne de faire fraternité, amitié, solidarité dans les évènements qui touchent les personnes et leurs familles », fait-il valoir.

En dehors des services particuliers offerts par l’église, les cloches sonnent tous les jours à midi et 18 h, comme un rappel quotidien à la population de l’avancée de la journée, auquel beaucoup de résidents se fient.