Originaire de Kapuskasing, Jeanne Ouellette est passionnée par l’histoire des femmes et l’histoire du Nord ontarien. Elle est très active sur les réseaux sociaux et a déjà publié un livre sur Les femmes en milieu minoritaire : liberté d’apprendre autrement. Elle nous offre maintenant Il était une fois mon village, Origines des noms des lieux du Nord de l’Ontario, tome 1.
Ce premier tome couvre 100 villes et villages, offre des faits historiques fascinants, parfois surprenants. Les origines sont présentées selon les lieux nommés en l’honneur de représentants religieux, de politiciens, d’entrepreneurs, de pionniers ou qui font écho à des éléments topographiques et parfois à des origines autochtones ou à des légendes.
Il y a treize toponymes qui ont une origine autochtone, tels que Kapuskasing, Wawa ou Matawa. Douze lieux sont nommés en l’honneur de représentants religieux, notamment Hallébourg, Astorville et Jogues; douze autres rendent hommage à des politiciens, comme Cochrane, Hearst ou Matheson.
Chaque ville ou village a droit à une courte description sur l’origine de son nom, puis une rubrique « Le saviez-vous ? »
Prenons Blind River comme exemple. On y précise que l’endroit fut baptisé ainsi par les voyageurs en 1837 « puisque l’embouchure de la rivière devenait visible seulement une fois qu’ils étaient rendus tout près ». Et saviez-vous que Champlain avait inscrit cet endroit sur une carte dès 1632? Il a indiqué que les Amérindiens s’y rencontraient sur une base annuelle pour y faire la cueillette des bleuets et des framboises.
Le nom de quelques villages ou villes a parfois une origine unique. C’est le cas, par exemple, de Kenora. Ce toponyme est composé des deux premières lettres de Keewatin, Norman et Rat Portage, des communautés interdépendantes regroupées près du lac des Bois, à la frontière du Manitoba.
Pour chaque rubrique, il aurait été utile d’avoir une toute petite carte du Nord de l’Ontario (grosseur d’un timbre) avec un point ou une étoile indiquant ou se situe l’endroit.
Le deuxième tome (2017) inclura cent autres villes et villages, mais aussi des lacs, rivières et baies. Il pourrait même y avoir un troisième tome sur un autre aspect de l’histoire du Nord, mais l’auteure laisse planer un suspense…
Il n’y a pas à dire que cet ouvrage regorge de faits historiques, géographiques et même anecdotiques. Il constitue un magnifique outil de travail pour quiconque s’intéresse à l’histoire de la province.
Paul-François Sylvestre