Le 22 novembre dernier, l’École secondaire catholique Jean-Vanier de Welland était le théâtre d’une joute d’improvisation enjouée mais sans merci. Toutes les équipes y ont fait preuve d’une fiévreuse ingéniosité pour donner la réplique et relancer leurs adversaires. L’évènement était davantage conçu comme un spectacle grand public qu’une compétition sérieuse.

Mais d’ailleurs, comment se prendre au sérieux lorsqu’il est question d’impro? Il est vrai que des sketchs doivent parfois s’élaborer autour d’un thème dramatique, mais c’est surtout dans l’humour que ce passe-temps rejoint la majorité de ses adeptes et de son public. C’est peut-être d’ailleurs ce qui plaît le plus aux jeunes. Cette soirée d’impro à l’école Jean-Vanier s’inscrivait ainsi dans le cadre d’une activité plus vaste. « On a autour de 70 élèves qui sont ici pour une formation d’impro », explique Mélanie Gauthier, animatrice culturelle au Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud. « Parmi ceux qui sont ici, on a choisi les meilleurs », poursuit-elle, en parlant de la soirée à laquelle elle participait comme arbitre.

Issus des dix écoles secondaires du Conseil, les élèves sont arrivés la veille et ce qui allait être un véritable camp d’impro débuta en soirée. Leur formation s’est poursuivie le vendredi et un certain nombre d’entre eux se sont courageusement livrés au public après le souper. Puis, un tournoi amical s’est tenu le samedi à la suite de quoi ces passionnés d’improvisation, dont plusieurs étaient logés à l’école Jean-Vanier, sont retournés chez eux.

Le match d’improvisation ouvert au public a sans conteste constitué une bonne introduction à cette discipline pour les spectateurs qui y étaient peu familiers. La première joute opposait une équipe nommée Les bananes pourries et formée d’élèves expérimentés, et une autre baptisée Les grilles, composée de membres du personnel du conseil scolaire. Le nom des équipes donnaient un avant-goût de la nature de l’impro : autodérision, satyre, ridicule assumé… Avec les thèmes imposés par les arbitres, l’absurde et la spontanéité ne devaient pas manquer d’être aussi au menu. Autrement, comment parvenir à tirer une histoire, un dialogue de titre aussi nébuleux que « Malbouffe », « Il n’y a pas d’âge pour les bêtises » ou « Je ne pensais pas que… »?

Un interlude musical, offert par l’école Jean-Vanier, a succédé à cette première escarmouche entre élèves et enseignants, à la suite de quoi les jeunes ont occupé toute la scène. Sous le regard scrutateur de Robert-Guy Despatie, responsable de l’animation culturelle au Conseil qui, pour l’occasion, s’était mis dans la peau de l’incontournable personnage d’arbitre sans pitié, les élèves se sont lancé la réplique pendant le reste de la soirée. Rires et délires ont alors fusé sans répit jusqu’à la fin du match. À la manière des parties de hockey, trois « étoiles » ont alors été proclamées : Justin Gauthier, de l’école Jean-Vanier de Welland, Linas Kairys, de l’école Sainte-Famille de Mississauga et Geneviève Langlois, de l’école Nouvelle-Alliance de Barrie.

« J’apprécie énormément que ma communauté soit venue encourager nos jeunes de nos dix écoles secondaires », a dit Mona Larose, animatrice culturelle à Jean-Vanier dans son mot de conclusion. Spectacle original et énergique pour les spectateurs, occasion pour les élèves de peaufiner leurs talents pour la comédie et l’improvisation, la soirée a indéniablement été un divertissement apprécié par tous.