Une quarantaine d’hommes francophones se sont réunis au Centre Rafiki de Hamilton pour échanger sur leur parcours d’immigration, la santé, la résilience et l’éducation. La rencontre a offert conseils pratiques, soutien mutuel et pistes pour mieux s’intégrer socialement et professionnellement au Canada.
Olaïsha Francis – IJL
Après la conférence des femmes, le Centre Rafiki de Hamilton, soutenu par la Fondation Trillium, a accueilli une quarantaine d’hommes francophones lors d’une conférence réservée aux hommes. L’idée était de créer un lieu où ils pourraient parler, penser ensemble et s’écouter. Le thème Bâtir des hommes résilients – Loi, bien-être et futur visait à les aider à se sentir chez eux ici et à leur donner des outils pour mieux gérer leur vie sociale, familiale et professionnelle au Canada.
Plusieurs personnes sont venues parler de sujets importants pour les hommes qui ont immigré. L’inspecteur de police Thibaudeau a commencé en expliquant les droits de chacun, les lois et l’impact d’un dossier criminel sur le parcours d’immigration. Cette présentation a suscité des réactions et des échanges, notamment autour de la perception d’une justice canadienne perçue par certains participants comme plus favorable aux femmes.
Puis, Edinson Aranguren de Positive Health Network a parlé de santé sexuelle. Il a insisté sur la prévention, l’importance d’avoir accès aux soins et d’enlever les tabous pour être en bonne santé en général.
Francis Joaquim, de l’Association canadienne pour la santé mentale, a pour sa part exploré la notion de résilience dans le cadre du parcours migratoire. Selon lui, comprendre ses propres réactions face au stress, au déracinement et aux obstacles permet d’avancer avec davantage de stabilité émotionnelle.
Cette réflexion a été complétée par André Bovet de la Cour de la famille de Hamilton. Il a décrit les défis particuliers auxquels sont confrontés les hommes immigrants, notamment en matière de changement culturel, de pression familiale et de redéfinition du rôle masculin dans la société canadienne.
L’un des moments marquants de la rencontre a porté sur l’éducation des enfants. Plusieurs participants ont partagé leurs expériences et leurs difficultés face aux méthodes de correction permises au Canada, nécessitant parfois de réapprendre des approches parentales plus axées sur la communication que sur l’autorité traditionnelle. Les questions d’enlèvement d’enfants et de garde parentale ont également été discutées, reflétant les préoccupations récurrentes de certaines familles nouvellement arrivées.
Pour conclure, Zakaria Ferr de Skills Ontario a montré les nombreuses possibilités de carrières et de formations techniques pour les hommes francophones. Elle a expliqué les exigences liées à la réglementation et à l’obtention de certifications.
L’organisatrice de la rencontre, Liliane Kabamba, espère qu’après ces discussions, davantage d’hommes se sentent confiants et motivés à prendre leur place dans la communauté. « Nous leur avons donné des pistes d’action concrètes, même pour ceux qui viennent d’arriver », confirme-t-elle.
« Je voulais compléter les informations que je connaissais déjà en arrivant au Canada et c’était une réussite. La communauté francophone a besoin de personnes qui comprennent ce qui se passent aux pays pour aider ceux qui arrivent et faciliter l’adaptation », ajoute Dieu-Merci Lifino, un participant à la conférence.
L’activité s’est déroulée dans une atmosphère conviviale, avec un repas partagé et la remise de cadeaux utiles, notamment des gants offerts par Family Dental, renforçant ainsi le sentiment de solidarité au sein de la communauté.
Photo : De gauche à droite : Francis Joaquim, l’inspecteur Thibaudeau, Liliane Kabamba et André Bovet (Crédit : Centre Rafiki)






