À 30 minutes de Hamilton, un projet communautaire porté par le Centre Rafiki prend racine. Né au printemps 2025, le Jardin communautaire devient un espace de culture et de solidarité, alliant traditions agricoles africaines, intégration des nouveaux arrivants et autonomie alimentaire.

Olaïsha Francis – IJL Réseau.Presse – Le Régional

À une demi-heure de route de Hamilton, le Jardin communautaire du Centre Rafiki s’impose comme un nouveau lieu de rencontre pour la communauté africaine de la région. Lancé en mai 2025, ce projet vise autant à nourrir les corps qu’à cultiver les liens sociaux.

Après l’achat du terrain, les travaux de préparation ont débuté en juin. Aujourd’hui, les premières récoltes sortent de terre, témoignage d’un effort collectif mené par des bénévoles, souvent nouveaux arrivants, qui retrouvent dans la terre un lien avec leurs racines. « Cultiver des légumes africains ici, c’est une manière de renouer avec nos traditions, tout en réduisant les coûts souvent élevés de ces produits dans les commerces spécialisés », explique Liliane Kabamba, fondatrice du Centre Rafiki.

Au-delà des aspects culturels et économiques, le Jardin se veut un lieu de rencontre et de solidarité. « C’est une initiative collective qui renforce les liens communautaires. C’est un espace où chacun peut apporter sa contribution, échanger des savoir-faire et, surtout, voir les résultats concrets de son travail. C’est un vrai moteur de bien-être et de lutte contre l’isolement », souligne-t-elle.

L’implication des jeunes est également au cœur de cette initiative. Participer au Jardin permet aux nouvelles générations de conserver un lien fort avec les pratiques agricoles de leurs ancêtres et d’apprendre de nouvelles compétences. En effet, le Jardin communautaire devient une véritable école de la terre, un lieu d’éducation à la fois sur l’agriculture durable, la nutrition et la culture des légumes africains.

Mais au-delà de l’éducation, le Centre Rafiki entrevoit un avenir plus ambitieux. « Nous voulons créer un modèle d’autonomie alimentaire pour notre communauté et générer, à terme, des opportunités économiques, voire des emplois dans l’agriculture africaine locale », affirme la fondatrice.

Le Jardin contribue également à la sécurité alimentaire des familles et à la diversité des produits locaux, tout en promouvant des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.

Malgré l’enthousiasme, les besoins restent importants. Le Centre a conscience des défis à relever. « Pour que ce projet grandisse, nous avons besoin de fonds et de ressources. À l’heure actuelle, tout repose sur le travail humain et nous manquons d’outils spécialisés pour améliorer notre rendement. C’est pourquoi le Centre lance un appel à la solidarité pour obtenir des ressources, des outils agricoles ou des graines de légumes africains. »

Au-delà de l’agriculture, ce projet veut être un moteur de changement pour la communauté noire de Hamilton et au-delà. L’avenir de ce jardin communautaire est prometteur, et il pourrait bien devenir un modèle pour d’autres régions du Canada, soucieuses d’intégrer les principes de l’agriculture durable et de l’autonomie alimentaire.

Photo (Centre Rafiki Hamilton) : Ces bénévoles ont planté des légumes africains le mois dernier.