Yolande Melono

Le Centre communautaire francophone de Cambridge (CCFC) a offert, le 2 mars, un déjeuner consacré à la célébration des femmes dans toute leur diversité. Organisé en partenariat avec la Fédération des enseignantes et enseignants des écoles secondaires de l’Ontario et l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens, cet événement s’inscrivait dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes.

Au-delà d’une simple commémoration, cette journée a été l’occasion de réfléchir aux défis encore présents pour atteindre une égalité véritable et inclusive. Sous le thème Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation, la rencontre a mis en lumière la multiplicité des expériences féminines et l’importance de l’intersectionnalité.

Après le déjeuner, plusieurs intervenants ont pris la parole pour souligner les réalités vécues par différentes communautés de femmes. Jezebel Bardot, drag queen francophone, a dénoncé le manque de respect dont sont parfois victimes les femmes dans l’espace public. « Pendant mes spectacles, certaines personnes s’autorisent à me toucher, ce qui n’arrive jamais quand je suis dans mes souliers d’homme », a-t-elle illustré.

Michel Tremblay, président de FrancoQueer et directeur général de la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario, a pour sa part rappelé les défis que rencontrent les aînés LGBTQ+ en situation de soins. « Un aîné gai qui reçoit des soins d’une personne ne respectant pas son orientation sexuelle peut ressentir une profonde insécurité », a-t-il souligné.

De son côté, l’auteure et conférencière Linda Rodgers a abordé la place des femmes dans les domaines de l’éducation et de la santé mentale. Elle a insisté sur la nécessité d’une approche inclusive et bienveillante.

Un appel à l’acceptation

Les discussions qui ont suivi ont renforcé l’idée que l’inclusion est essentielle pour bâtir une société plus juste. « L’inclusion dans sa diversité est tellement importante pour s’assurer qu’on est tous soudés. Il faut juste s’accepter sans juger la diversité qu’il y a autour de nous », a déclaré Angèle Lacroix, présidente du CCFC.

En rappelant que les inégalités s’entrecroisent – sexisme, racisme, homophobie, transphobie, validisme, précarité – cette journée a souligné l’importance d’une reconnaissance collective de ces réalités. Une réflexion nécessaire pour continuer à avancer vers une égalité réelle, où chaque femme peut être pleinement elle-même.

Dans cette société contemporaine, les défis liés à cette acceptation de la multiplicité de la femme sont innombrables. Les prises de paroles stimulantes intervenues après le déjeuner avaient donc pour but de signifier que des combats restent à mener pour atteindre cet idéal.

Photo : Linda Rodgers (à gauche) et Jezebel Bardot (crédit: courtoisie Linda Rodgers)