Alexia Grousson

Le Centre de santé communautaire Hamilton/Niagara (CSCHN) s’est joint au mouvement mondial pour dire non à la violence basée sur le genre. Avec 52 féminicides enregistrés pour l’année 2024 en Ontario, la campagne Ensemble contre la violence basée sur le genre : 16 jours d’activisme 2024 est un moyen pour sensibiliser et éduquer les générations tout en luttant pour un avenir meilleur.

Le thème donné par le gouvernement du Canada est S’unir pour agir. En ce sens, le CSCHN a exhorté à une mobilisation renforcée pour combattre toutes les formes de violence envers les femmes et les filles et aussi de rallier les hommes et les garçons, afin de changer les normes sociales, les attitudes, les mentalités et les comportements qui contribuent à la violence basée sur le genre. L’organisme a souligné l’urgence de réponses immédiates et adapté aux spécificités de la région. Devant la montée inquiétante des féminicides et de l’intensification de la violence, il a insisté sur l’importance de proposer des solutions concrètes et de développer des ressources adaptées aux besoins des communautés, notamment un hébergement d’urgence francophone.

« Notre objectif est de sensibiliser aux enjeux concernant la violence entre partenaires intimes et les agressions à caractère sexuel dont le harcèlement sexuel, le harcèlement au travail, la cyber violence et la traite des personnes à des fins d’exploitation sexuelle. Il est important de pouvoir reconnaître les signes de violence basée sur le genre, les répercussions incluant l’impact sur les enfants, de changer les mentalités et les croyances, mais aussi de connaître les ressources disponibles dans la communauté pour soi ou pour les proches en cas de besoin de soutien », relate Espérance Ngendandumwe, intervenante au CSCHN.

Lors du mensuel Café-rencontre, un atelier a été animé par Catherine Tambu, thérapeute au sein de l’équipe contre la violence faite aux femmes. Ce moment a donné l’opportunité aux participantes de discuter de leurs expériences personnelles ou celles de proches qui ont subi de la violence basée sur le genre. Cette violence est accentuée par la difficulté de trouver un refuge ou un logement leur permettant de quitter un milieu violent.

« Les participantes ont échangé sur le soutien souhaité de la part des proches ou des professionnels. Elles ont particulièrement souligné qu’il leur ait difficile d’en parler à leur entourage par crainte d’être jugées, blâmées ou pas crues. Elles ont fortement recommandé de sensibiliser les familles en faisant des ateliers permettant aux parents et aux jeunes d’aborder la violence basée sur le genre. Il est également essentiel de parler du soutien pour les victimes ainsi que pour les proches et de faire de la sensibilisation dans les écoles sur la masculinité positive », poursuit Mme Ngendandumwe.

Les discussions ont suscité tellement d’intérêt que les participantes ont exprimé le souhait de continuer d’échanger et d’approfondir sur ce thème. Un prochain atelier est prévu en février.

« Cette campagne nous offre l’opportunité de réfléchir, d’agir et de poser des gestes concrets. Bien entendu, c’est une invitation à le faire continuellement tout au long de l’année », conclut Espérance Ngendandumwe.

Photo : Le Projet crochet « Mailles réconfortantes » réalisé lors du Café-rencontre, fera l’objet d’un don pour la communauté.