Richard Caumartin
Les membres du Centre communautaire francophone de Cambridge (CCFC) et le public étaient invités, le 16 avril, au traditionnel brunch cabane à sucre, une tradition qui perdure depuis un peu plus de 50 ans.Au menu : œufs, saucisses, crêpes et pain doré recouverts du délectable sirop d’érable fourni par la famille de Paul Lemay.
Jo-Ann Marceau, qui a pris la relève de la coordination des activités au CCFC, accueillait les invités. Mme Marceau fait partie d’une des familles pionnières membre de l’organisme depuis 1957.
Ce jour-là, la famille Lemay avait apporté plusieurs conserves du sirop d’érable pour vendre aux participants. « Ça n’a pas été une très bonne année pour la sève, explique Paul Lemay. Ça nous a pris 65 gallons d’eau d’érable pour produire un gallon de sirop. Mais on fait cela pour le plaisir, alors on continue. »
M. Lemay possède une érablière à Cambridge au coin du chemin Cooper et de la route 97 depuis 1985. Auparavant, il était propriétaire d’une cabane à sucre qui appartenait à son arrière-arrière-grand-père dans le comté de Lotbinière au Québec. Il est déménagé à Cambridge en 1966 et a commencé à faire du sirop et de la tire d’érable au début des années 1970 pour le CCFC.
« À l’époque, on se réunissait dans le poulailler pour danser et faire notre brunch cabane à sucre avant que l’édifice actuel ne soit bâti en 1986-86 », raconte M. Lemay.
Après le repas, son fils Normand et lui ont versé du sirop chauffé à point sur de la neige recueillie cet hiver et conservée dans un réfrigérateur au CCFC. Les enfants et leurs parents n’ont pas manqué de faire la file pour déguster la tire sur la neige, un délice annuel et une tradition incontournable à Cambridge.
Cependant, il faut mentionner que depuis la pandémie, le nombre de participants a considérablement chuté au cours des dernières année. À l’époque pré-covid, la salle communautaire du CCFC était remplie à capacité, soit 300 convives, pour ce rendez-vous annuel. Ce n’était pas le cas le 16 avril alors qu’à peine une centaine de personnes se sont présentées.
Et le constat est encore pire pour le Cercle des aînés de Cambridge. Son président Claude Charpentier était au brunch. « Nous n’avons aucune activité de prévue prochainement, dit-il. Les bénévoles habituels sont rendus trop âgés, certains sont malades et plusieurs sont décédés. Et ceux qui restent ne veulent pas risquer de sortir en groupe depuis l’arrivée de la covid. La relève n’existe pas et nous cherchons des solutions. »
Malgré cela, les administrateurs du CCFC continuent inlassablement à perpétuer les traditions qui ont fait le succès de l’organisme depuis plus d’un demi-siècle. La prochaine activité est prévue le 7 mai avec une danse country en après-midi, suivie d’un souper.
Photo : Les enfants se sont sucré le bec à volonté.