Le 22 septembre se tenait la onzième Nuit des arts du Niagara Falls History Museum. Le thème, cette année, était axé sur « faire la fête comme en 1999 ».

Au total, 18 artistes de l’Ontario ont été sélectionnés pour présenter leur interprétation du thème. Outre les arts visuels, les organisateurs ont proposé une série de concerts où les visiteurs étaient invités à danser sur un plancher de danse illuminé par un synchronisme à la musique jouée.

Parmi les participants, Marcel Grimard, y a présenté une première installation publique proposant une interprétation de faire la fête comme en 1999 mais plus lugubre, plus noire derrière ce désir de l’évasion dans la fête, cette fuite en avant que vivait et vit encore notre civilisation. L’installation intitulée « Un anti-arbre de Noël » questionne ce qu’il arrive aux déchets produit après la fête. Où se retrouve-t-ils dans l’environnement? Dans un dépotoir ou dans un centre de recyclage?

L’artiste prend parti de l’environnement et nous interpelle à voir cette pollution plastique cachée par le nature elle-même. Ainsi, l’installation rappelle les décorations extérieures qui illuminent les arbres devant les résidences durant la période de Noël.

L’artiste remplace les ornements par 15 sacs poubelles remplis par des détritus qu’il a amassés dans un terrain vague près de l’évènement. Pour ajouter au drame environnemental, il a déchiqueté une trentaine de sacs de plastique du commerce et les a placés sur des branches d’arbres, libres d’être ballotés par le vent. Finalement, environ 2000 lumières illuminent le tout pour créer cet arbre lugubre qui critique notre dépendance au plastique.

Interrogé sur l’installation et son processus, Marcel Grimard répond : « Je n’avais aucun doute que je pouvais remplir ces 15 sacs et plus encore si je le désirais. Le choc a été pour moi la rapidité à laquelle ces sacs se sont remplis. Avec mon assistant, j’ai amassé ces sacs en 40 minutes!

« De loin, le terrain vague semblait propre. C’est lors de la collecte que sous les arbres, sous les herbes et sous les pierres que j’ai amassé cette pollution. Il va sans dire, quand on y pense, la quantité de plastique qui se détériore, se retrouve dans notre environnement. »

Les organisateurs ont fait un choix audacieux avec l’installation l’anti-arbre de Noël 1999. Le verdict du public était très partagé en faveur ou contre cette œuvre contemporaine. Néanmoins, Marcel Grimard n’hésite pas à dire que « l’installation visait à confronter nos habitudes de consommation, nos pratiques de recyclage mais surtout nos comportements dissonants face à la crise écologique avec le but de nourrir une prise de conscience collective pour que cesse notre déni collectif, et de cesser cette fuite pour laisser une planète saine aux futures générations ».

Source : Marcel Grimard

L’installation « Un anti-arbre de Noël » (Photo : Marcel Grimard)