Alors que le rapport Adam sur la création d’une université de langue française dans le centre-sud-ouest de l’Ontario est en voie de finalisation, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) ont réitéré, les 2 et 3 mai, leurs attentes auprès de la classe politique, à l’Assemblée législative.
« Nous avons rencontré les ministres Marie-France Lalonde (Affaires francophones), Deb Matthews (Enseignement supérieur), la sous-ministre aux Affaires francophones Marie-Lison Fougère, plusieurs membres libéraux et des partis d’opposition. Nous avons le sentiment d’avoir été écoutés mais n’avons obtenu aucune garantie », regrette Carol Jolin.
Le président de l’AFO et ses partenaires ont deux craintes majeures : que le rapport ne prenne pas en compte leurs attentes dans ses recommandations et que le gouvernement n’agisse pas rapidement après sa remise à la ministre. Car il s’agit bien d’une urgence : celle d’offrir aux étudiants francophones des conditions de réussir leurs études dans leur langue et dans leur province.
Les trois partenaires exigent que le rapport recommande le déclenchement immédiat des étapes de démarrage d’un premier campus torontois d’une nouvelle université de langue française à mandat provincial.
Ils réclament également la nomination d’un conseil des gouverneurs et d’un sénat indépendant qui jouissent de l’expérience d’experts issus des principales régions de l’Ontario. Ils soulignent la nécessité d’un fonds de démarrage substantiel pendant l’année budgétaire 2017-2018, afin de financer la mise sur pied de l’institution et l’offre des premiers cours en septembre 2019.
Ils revendiquent aussi un plan quinquennal menant vers une indépendance complète de l’université si le modèle de l’affiliation est retenu. Ils attendent enfin la création d’un groupe de travail indépendant qui proposera et négociera des options pour « provincialiser » le mandat de l’institution et en arriver à une gouvernance universitaire francophone sur l’ensemble du territoire.
Qualifiant l’échange avec l’AFO, le RÉFO et la FESFO de très positif, Marie-France Lalonde a réaffirmé, pour sa part, que le gouvernement attendait d’abord le rapport Adam avant de prendre des décisions. « Il nous faut une validation des besoins. C’est la raison d’être du rapport de Dyane Adam qui a toutes les compétences et notre confiance pour mener ce travail à bien. Son rapport va nous servir de base pour planifier les étapes de mise en place de l’université. »
Si rien n’est donc à attendre d’ici fin juin, les porte-parole de la communauté franco-ontarienne, vigilants sur le contenu du rapport et le calendrier de la mise en œuvre de ses recommandations, ont clairement monté la pression d’un cran pour que les élections ne viennent pas empoisonner le dossier. Les deux prochains mois vont sembler une éternité aux étudiants.
Photos : les responsables de l’AFO, du RÉFO et de la FESFO ont mené deux journées de lobbying à Queen’s Park.