Le samedi 23 février, la ville de St. Catharines était l’hôte du Festiv’Ébène 2019, un événement qui en est à sa 13e année. Sofifran, l’organisme qui met sur pied ce festival dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, avait encore une fois une soirée bien remplie à offrir.

Le festival se distinguait des éditions précédentes par la participation des écoles élémentaires de la région. Les élèves avaient été invités à bricoler des masques qui étaient disposés sur les murs en guise de décoration. Ces masques, inspirés de l’art africain, étaient dans le ton du thème de cette année, « Masques, mythes et mascarades », qui a défini les activités de Sofifran au cours des dernières semaines.

« Les masques nous accompagnent chaque jour dans nos vies en tant qu’Africains », fera d’ailleurs remarquer Nafée Faïgou dans son mot d’ouverture. Directrice artistique du festival, elle était, avec Fété Kimpiobi, directrice générale de Sofifran, l’un des piliers dans l’organisation de l’événement. Mais une autre personne allait s’ajouter pour commenter à son tour la place de cet objet en Afrique noire : Justine Gogoua.

Fondatrice et directrice artistique de Théâtre CanAfrique, elle s’est présentée à l’assistance accompagnée de marionnettes géantes du Mali, auxquelles la tradition confère le rôle de lanceurs de messages aux gens en position d’autorité. Mme Gogoua a brièvement expliqué à l’assistance la dimension spirituelle des masques qui, entre autres, représentent les ancêtres. Une prestation musicale avec sa troupe s’en est suivie.

La musique, comme dans tous les Festiv’Ébène, a d’ailleurs occupé une place centrale tout au long de la soirée. Le disc-jockey Jude Joinville a ponctué la soirée de son répertoire de succès entrecoupés de performances à couper le souffle. Ainsi, après une entrée spectaculaire, Remesha Drums, une formation du Burundi, a offert un spectacle de percussions énergiques à faire trembler les murs qui a mérité de forts applaudissements. Les spectateurs ont ensuite été invités à se joindre à la troupe et à faire l’expérience de ces puissants tambours. Dans un tout autre style, Blandine, auteure-compositrice-interprète, s’est jointe peu après à la fête pour partager sa musique, suivie par l’ensemble Sérénade d’Haïti.

Pour bonifier l’attrait de la soirée, l’Association des arts martiaux de l’histoire africaine a également offert une démonstration de techniques de combat et un kiosque de vente de nourriture donnait la chance de goûter à quelques spécialités du continent qui fut célébré en février.

« C’est un festival qui fait chaud au coeur et qui rapproche les cultures du Niagara », a commenté en entrevue Witta Nicoyishakiye qui, pour une troisième année, était la maîtresse de cérémonie du Festiv’Ébène. Voilà un jugement que partageront tous ceux qui étaient présents.

PHOTO: Justine Gogoua et ses musiciens