Le 6 avril dernier, le Centre communautaire francophone de Cambridge (CCFC) était l’hôte de son incontournable dîner de style « cabane à sucre », une activité dont la réputation seule lui assure le succès. C’est sans surprise que l’évènement, un des deux plus importants au CCFC avec le souper de Noël, a généré une affluence capable de remplir la salle de l’organisme.
Si un sociologue se promenait ça et là au milieu des convives, tendant l’oreille et observant ce qui se passe, qu’en déduirait-il? Il remarquerait tout d’abord la dimension on ne peut plus familiale de cette célébration printanière. Chaque table était en effet attitrée à une famille et il était aisé de constater, en balayant la salle du regard, que toutes les générations y étaient représentées dans une juste proportion. La nature communautaire de ce dîner ne lui échapperait pas non plus, amis anglophones et francophones étant les bienvenus. Le sociologiste constaterait également que, si Cambridge ne se caractérise pas par une très grande diversité ethnoculturelle, tous n’en sont pas moins à leur aise à l’occasion de ce festin aux accents canadiens-français.
« Ils savent que c’est une tradition, ici », dit Marie Rose Harungikimana, coordonnatrice au CCFC depuis trois ans, en parlant des nombreux convives. Cette communauté francophone, Mme Harungikimana a manifestement appris à la connaître et à l’apprécier. On peut la voir, lors de chaque évènement, souriante et toujours élégamment vêtue, saluer bien des gens et s’enquérir de leurs nouvelles. « Les membres ne sont pas seulement de Cambridge, Kitchener ou Guelph. On a du monde d’un peu partout », se surprend-elle, en évoquant notamment le nombre insoupçonné de participants venus de Hamilton.
Ainsi donc, ce centre communautaire en apparence anodin connaîtrait un rayonnement qui dépasse les frontières de Cambridge? Ce n’est pas surprenant lorsque l’on sait combien ses bénévoles s’y dévouent avec une joie de vivre communicative, à commencer par la présidente, Lynn Guénard, qui, modeste, n’a pas manqué de souligner que le succès de l’activité de cabane à sucre était dû à tous ceux qui œuvrent à la cuisine, à l’accueil, etc. Une innovation cette année : Queen Hezumuryango a interprété deux chansons, Unwritten ainsi que Et c’est pas fini. Par contre, s’il est une habitude qui revient à tous les ans sans lasser personne, c’est la préparation et la distribution du sirop d’érable, encore une fois laissées à l’expertise de la famille Lemay. Un évènement au CCFC ne serait pas non plus le même sans la présence de Maurice Guénard, un inébranlable partisan du Canadien de Montréal qui n’en rate jamais une pour propager son enthousiasme pour son équipe de hockey favorite. Comme c’est très souvent le cas, M. Guénard était responsable de la vente de billets pour un tirage 50/50.
Héritière d’un organisme qui cumule plus d’un demi-siècle d’existence, l’équipe du Centre communautaire francophone de Cambridge a démontré encore une fois, à l’occasion de ce dîner digne d’une cabane à sucre, qu’elle sait faire honneur à la tradition.
Photo : Les nombreux convives attablés