À Hamilton comme ailleurs, la Fête du Canada 2020 est dans une large mesure passée sous le radar malgré les efforts de plusieurs pour lui donner une alternative sur le web. Par contre, s’il y a quelque chose qui, au sens propre comme au sens figuré, est apparu sur le radar, c’est le bombardier Lancaster qui a décollé d’Hamilton pour survoler le Niagara et ensuite faire un crochet au-dessus de Toronto avant de revenir à son point de départ.

Le port d’attache de ce vénérable appareil de la Seconde Guerre mondiale, le seul de sa catégorie encore en état de voler au Canada, était le Canadian Warplane Heritage Museum. Située sur le site de l’Aéroport international John C. Munro, l’institution voulait par cet événement souligner le 1er juillet et aussi rendre hommage à Jenn Casey, capitaine dans les Snowbirds, décédée le 17 mai dernier à Kamloops dans un accident alors que l’avion dans lequel elle se trouvait s’est écrasé peu après le décollage.

En termes de commémorations, ce premier vol de l’année du Lancaster s’inscrivait également dans le cadre des célébrations soulignant le 50e anniversaire à venir des Snowbirds (l’équipe acrobatique de l’Aviation royale canadienne) et les 75 ans de la fin des hostilités en Europe.

À ces bornes historiques, le musée – qui a réouvert le 26 juin avec les précautions sanitaires auxquelles il faut s’attendre désormais à rencontrer partout – aurait pu ajouter les 100 ans de l’aviation militaire au Canada. C’est en effet en 1920 qu’Ottawa a créé la Force de l’air, devenue un service indépendant en 1938 comme l’armée de terre et la marine.

Ces faits – et bien d’autres – sont exposés en long et en large au Canadian Warplane Heritage Museum. Aux explications touchant le développement de l’aviation militaire et la technologie qui l’entoure, les visiteurs se font aussi offrir l’accès à une immense salle où se trouvent de nombreux appareils d’hier à aujourd’hui.

La Fête du Canada a été soulignée de façon discrète cette année et, pour quelques-uns, dans la controverse, certains militants autochtones ayant ça et là au pays saisi cette occasion pour manifester leur insatisfaction. Quoi qu’il en soit, occasion de festoyer, de glorifier le passé ou de s’interroger quant à l’avenir, la Fête du Canada aura au moins attiré l’attention en dépit des circonstances.

PHOTO – Sur le nez de l’appareil figure le logo soulignant les 50 ans des Snowbirds.