Naomie César est propriétaire de la boutique CaribAfrica, à Welland. Mais dans ses temps libres, cette commerçante est également une bénévole dévouée aux démunis des pays en voie de développement. Elle a commençé à faire des voyages humanitaires en République dominicaine en 2013 et, après une pause en 2014 pour s’occuper de son plus jeune enfant, elle s’est ensuite tournée vers son pays d’origine, Haïti.

En octobre dernier, l’ouragan Matthew frappait ce pays des Antilles, y faisant environ 1000 morts et ravageant les infrastructures, les habitations et les récoltes. Ce désastre ne pouvait laisser Naomie César indifférente et elle a alors décidé de consacrer ses efforts à soulager la misère des plus défavorisés. Elle a contacté un médecin et un dentiste qui lui ont donné des médicaments et d’autres articles liés à la santé et elle est partie, apportant également les autres dons qui lui avaient été faits en nourriture et en cadeaux pour les enfants.

Ses contacts sur place lui ont facilité la tâche et elle a procédé à la distribution de ce qu’elle avait, réalisant bien qu’elle ne pouvait combler qu’une fraction minime des besoins. Particulièrement touchée par le sort des enfants et des aînés, elle a vite pris la résolution de continuer à aider aussitôt que l’occasion se présenterait.

Le temps des Fêtes se prêtant bien à ce type d’initiative, Mme César a commencé à s’y préparer en sollicitant cette fois l’appui de l’école élémentaire Nouvel Horizon, où deux de ses enfants sont inscrits. Avec le soutien actif de la direction et du conseil des parents, de la sensibilisation a été faite auprès des élèves et de nombreux dons ont été recueillis en jouets et en articles scolaires et hygiéniques. Dans chacune des garderies de La Boîte à soleil, une boîte avait été placée avec la même intention : faire appel à la générosité de la population.

Avec tout ce que les gens ont donné ça et là, cinq grandes caisses ont été remplies. Ce seront autant les adultes que les enfants qui en bénéficieront, mais les plus jeunes seront particulièrement choyés. « Ils vont voir qu’ils peuvent avoir un jouet comme n’importe quel enfant dans le monde et que les gens pensent à eux », commente Naomie César.

La distribution se fera dans la capitale, Port-au-Prince, et dans des communautés rurales plus au sud, une région durement touchée par les intempéries de l’automne. Mme César sera sur place, du 21 au 28 décembre, pour procéder à la distribution qui se fera surtout dans le cadre de fêtes pour enfants. Apprenant de ses expériences, sa cargaison ne comprendra pas cette fois d’articles médicaux, qui requiert de longues formalités aux douanes.

Mme César entend poursuivre ses activités caritatives pour les Haïtiens en 2017. Cela pourrait se faire de façon plus structurée que lors des précédents voyages et revêtir un caractère permanent plutôt que sporadique. Grâce à des gens qu’elle connaît dans ce pays, il ne lui serait pas nécessaire de se déplacer chaque fois.

Elle voudrait notamment établir des programmes d’été pour les enfants et concentrer ses efforts sur une école en particulier, près d’où elle a grandi. Sa grande ambition serait de financer un orphelinat. Naomie César a perdu ses parents alors qu’elle était enfant et c’est là un drame qui la touche aussi lorsqu’il est question des autres.

« On ne doit pas oublier d’où on est venu », résume-t-elle, sensible au sort d’Haïti. D’ailleurs, pour poursuivre avec plus d’efficacité son engagement humanitaire, Mme César entend créer, en 2017, un organisme dédié non seulement au pays de son enfance, mais aussi aux autres pays en développement, tels le Cameroun et la République dominicaine où elle a des contacts.