Chaque année, dans le cadre de la Semaine de l’immigration francophone, célébrée en Ontario du 30 octobre au 5 novembre, l’organisme Solidarité des femmes et familles immigrantes francophones (Sofifran) souligne l’événement. Ainsi, mercredi dernier au Département des langues, littératures et cultures modernes de l’Université Brock à St. Catharines, Sofifran a présenté une exposition consacrée à la République démocratique du Congo sous le thème « RD Congo : pays des contrastes ».

Des enseignants, des étudiants et même de simples curieux de passage à ce département se sont arrêtés devant les tables d’exposition présentant des produits du Congo, pays francophone d’Afrique centrale. On pouvait ainsi y contempler ou feuilleter des livres des chercheurs de renommée internationale sur le Congo. Il y avait également des œuvres d’art – statues et statuettes, masques, tapisseries des anciens royaumes de l’actuel Congo, échantillons de pierres précieuses venus des mines du Katanga, quelques meubles ancestraux, etc.

Les visiteurs, guidés par Fété Kimpiobi, directrice générale de Sofifran et originaire du Congo-Kinshasa, pouvaient également entrer dans les dédales de nombreux contrastes de ce pays de 70 millions d’habitants par le biais de diapositives présentant les autres facettes dignes de cartes postales de ce pays connu et méconnu à la fois. Au-delà des richesses du sol et du sous-sol, la République démocratique du Congo est une richesse humaine et culturelle à faire pâlir d’envie, au propre et au figuré.

« Pourquoi dites-vous un pays de contrastes ?», mentionne une visiteuse. Rien qu’à titre d’illustration, les contrastes climatiques font qu’au Congo, quand on plante dans le Nord, c’est la récolte dans le Sud. Et quand à l’Ouest on moissonne, à l’Est on plante.

Dans ce pays où tout pousse même sur la voie publique, il ne devrait pas y avoir de place pour la famine à condition de s’organiser et de travailler efficacement. Selon qu’on est à tel ou tel autre endroit du pays, la végétation et le relief changent. Parfois du tout au tout. On passe facilement de la forêt équatoriale au Nord pour la savane du Sud ou les montagnes et grands lacs de l’Est sans oublier le flanc qu’offre l’océan Atlantique dans la partie ouest du pays.

Aussi, la chaleur moite du nord du pays contraste avec le climat tempéré de l’Est. Et le fleuve Congo, né dans les hauts plateaux du Katanga qui plonge majestueusement dans l’Atlantique après avoir arrosé le pays du Sud à l’Ouest en passant par le Nord sur plus de 4500 km.

L’autre contraste, parmi tant d’autres soulignés à cette exposition, c’est la richesse linguistique : plus de 400 dialectes, 4 langues nationales et une langue officielle, le français.

« Cette diversité n’enlève en rien l’appartenance forte à un même pays », soutient Fété Kimpiobi qui note dans la communauté congolaise des gens de toutes les couleurs animés par le désir ardent de vivre ensemble.

Par ailleurs, s’il est vrai que le Congo connaît une crise multiforme qui fait l’objet de plusieurs littératures, l’exposition de l’Université Brock y trouve un autre sujet à contraste qu’on retrouve « dans le génie inventif de ce peuple au travers de l’art même populaire et de la musique dont les sons et danses vont au-delà du continent africain ».

Donat M’Baya