Le milieu associatif évolue au gré des besoins et ce sont ceux de la communauté haïtienne qui ont donné naissance, en janvier dernier, à Regohva, c’est-à-dire le Regroupement des organismes haïtiens pour des actions communautaires à haute valeur ajoutée. Ce collectif vise à rassembler sous son aile les diverses instances oeuvrant auprès des résidents du Niagara qui sont originaires de ce pays des Antilles.
Les turbulences socioéconomiques liées à la pandémie ont durement affecté les immigrants et c’est dans ce contexte que Regohva a été créé. Ce jeune organisme sans but lucratif s’est aussitôt donné les moyens de jouer dans la cour des grands avec la crédibilité et les responsabilités que cela implique en s’incorporant auprès du gouvernement fédéral. Ainsi, lorsque Regohva sollicitera des dons, des reçus pour fin d’impôt seront émis et un rapport d’activités devra être produit pour rendre des comptes.
D’ailleurs, le volet caritatif de cet organisme ne tardera pas à occuper une place de premier plan au cours des prochaines semaines alors que son conseil d’administration tâchera de coordonner une assistance humanitaire destinée aux victimes du tremblement de terre survenu le 14 août dernier en Haïti.
Par pure coïncidence, c’est alors que l’organisme tenait un pique-nique à Welland – qui a rassemblé une trentaine d’adultes accompagnés de leurs enfants – que les participants ont eu vent de ce qui se passait au même moment dans leur pays d’origine.
« Quand on a eu la nouvelle, nous avons commencé une réflexion sur comment apporter notre aide, explique la présidente de Regohva, Naromie Azar Charles. Nous pouvons intervenir de manière ciblée, dans les communautés vraiment touchées dans les zones reculées où ça prend du temps au gouvernement pour réagir. »
C’est ainsi que le choix de l’organisme s’est porté sur la commune de Torbeck, dans l’arrondissement des Cayes, non loin de l’épicentre du séisme. Des membres de Regohva disposent d’un contact sur place, une dame connue pour ses activités philanthropiques dans cette région.
Pour donner une suite rapide à cette initiative, le conseil d’administration de Regohva a tenu une réunion en ligne le 19 août, d’ailleurs Journée mondiale de l’aide humanitaire. Ce fut l’occasion d’une discussion approfondie qui est allée au-delà de l’assistance immédiate, notamment en ce qui concerne les gestes à poser sur le long terme afin que cette communauté se relève et puisse progresser.
Mme Charles invite d’ailleurs les autres organismes de la Péninsule du Niagara dont les mandats respectifs sont en phase avec ce projet à nouer des partenariats avec Regohva. Un dossier à suivre, donc, qui pourrait se traduire bientôt par des collectes de fonds faisant appel à la générosité de la population.
PHOTO – Quelques-uns des participants au pique-nique du samedi 14 août.