La COVID-19 a cassé l’élan de bien des initiatives. En 2019, l’Association des francophones de Kitchener-Waterloo (AFKW) et le Conseil scolaire catholique (Csc) MonAvenir avaient noué un partenariat dans le but d’offrir une soirée afro-canadienne à l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs.

L’événement avait été réédité en 2020, quelques semaines avant le confinement. Cette année, cependant, il en est allé autrement et, là comme ailleurs, c’est par le biais du Web qu’il a fallu chercher à rejoindre la population.

Heureusement, tout n’est pas changé du tout au tout. Ainsi, le vendredi 5 février, c’est à Justine Gogoua que l’AFKW et le Csc MonAvenir ont à nouveau fait appel, se rappelant sans doute du succès obtenu l’an dernier par cette artiste multidisciplinaire. Son spectacle en ligne, une présentation d’Unik Théâtre, était intitulé Sous le baobab africain.

Pendant une heure, Mme Gogoua a voyagé en humour et en chants entre l’Afrique et l’Amérique du Nord, le temps d’évoquer ses premiers pas dans la société canadienne et les réalités de son continent natal.

Le chapelet d’anecdotes qu’elle a racontées a débuté avec ses démêlés avec l’anglais. En effet, il y a une sérieuse différence entre s’imaginer parler la langue de Shakespeare et la comprendre pour vrai!

Cela dit, le français réserve aussi bien des surprises : allez donc appeler « maman » et « papa » les aînés d’ici comme on le fait de manière indiscriminée en Afrique et vous vous attirerez certains regards perplexes…

Les Africains dans l’assistance étaient sans doute plus à même de se retrouver dans certaines historiettes relatives aux sociétés du continent noir. Comme on dit, il faut l’avoir vécu pour comprendre!

De l’efficacité du travail des policiers au transport par ambulance en passant par l’art de s’y repérer avec son interlocuteur lorsque l’on demande son chemin, il y avait là de quoi rire de bon cœur avec les principaux concernés.

Justine Gogoua a conclu son spectacle par une réflexion plus sérieuse sur ce qu’a représenté la pandémie, ou à tout le moins sur ce que chacun devrait en retirer. « Il faut toujours aller chercher qui nous sommes au fond de nous-mêmes », a-t-elle affirmé, rappelant que les difficultés constituent des occasions de progresser et d’apprécier la vie.

Mme Gogoua a également confié que la communauté lui avait beaucoup manqué au cours des derniers mois et que les arts l’ont aidée à surmonter les angoisses engendrées par cette situation pénible pour tous.

Les affres de la COVID-19 seront peut-être derrière nous d’ici peu de temps. D’ici là, avec Justine Gogoua, mieux vaut en rire qu’en pleurer.

 

PHOTO – Justine Gogoua a diverti l’assistance en humour et en musique.