Février est le Mois de l’histoire des Noirs, une opportunité de découvrir le parcours et les réalisations de plusieurs d’entre eux. Dans la région du Niagara, Harriet Tubman est certes l’un des personnages héroïques du Chemin de fer clandestin, la fameuse route qui a permis à près de 50 000 Noirs aux États-Unis d’échapper à l’esclavage en voyageant vers la liberté au Canada.
Elle était l’une de ces esclaves qui s’est échappée et qui en a conduit beaucoup d’autres jusque dans la région du Niagara, par le Chemin de fer clandestin, un réseau secret de trajets et de maisons sécurisées.
Mme Tubman est née dans l’État du Maryland. Après le décès de son propriétaire en mars 1849, elle se trouve dans une situation difficile. Elle craint d’être vendue et elle s’enfuit donc vers le nord. Elle se rend jusqu’à Philadelphie avec l’aide des quakers qui sont actifs dans le Chemin de fer clandestin.
Elle reçoit l’aide d’abolitionnistes tels que Jermaine Loguen, Frederick Douglass, Thomas Garrett Jr. et William Still. Ces hommes dirigent des stations du réseau clandestin, où les évadés peuvent trouver nourriture, vêtements et aide financière.
En 1850, la loi des esclaves fugitifs est adoptée. Selon cette loi, tout esclave ayant trouvé refuge dans les États libres du Nord pourrait retourner à l’esclavage dans le sud une fois capturé. Par conséquent, Harriet Tubman modifie son trajet de fuite pour qu’il se termine au Canada. Elle commence et termine donc ses missions de sauvetage à St. Catharines et y déménage en 1851.
St. Catharines est l’un des arrêts du Chemin de fer clandestin. Lorsque Harriet Tubman y arrive en décembre 1851, elle trouve un emploi et loue une maison sur la rue North. À cette époque, il y avait déjà une petite communauté grandissante de Noirs dans la ville en raison de l’arrivée des esclaves en fuite.
Le centre de la colonie noire de St. Catharines se situe près de la résidence de Harriet Tubman, à l’intersection des rues North et Geneva. Deux églises offrent le soutien spirituel et social à la communauté libre grandissante, soit la Zion Baptist Church et l’église African Methodist Episcopal.
Harriet Tubman poursuit ses efforts humanitaires à St. Catharines et en 1861, elle fonde une organisation – la Fugitive Aid Society of St. Catharines – pour aider ces esclaves. Elle réside dans cette ville entre 1851 et 1861. En hommage à son courage, son héroïsme et sa vie vouée au service des autres, le 10 mars est déclaré la journée Harriet Tubman dans cette ville du Niagara en 1990. Une école publique porte d’ailleurs son nom sur la rue Henry à St. Catharines.
Niagara Falls
Ailleurs dans le Niagara, la chapelle Nathaniel Dett Memorial, sur la rue Peer à Niagara Falls, évoque l’établissement des premiers Noirs dans la région et le rôle de l’Église concernant l’accueil des réfugiés du Chemin de fer clandestin.
Érigée en 1836 sur la rue Murray, elle fût par la suite transportée sur billots jusqu’à son site actuel. En 1983, cette chapelle a reçu le nom de Nathaniel Dett (1882-1943) en l’honneur de son plus célèbre paroissien qui devint par son talent de musicien et de compositeur une figure internationale de la musique sacrée nord-américaine.
Niagara-on-the-Lake
Le parc Voices of Freedom met en valeur les personnes de descendance africaine dont les talents et les compétences ont contribué au développement de Niagara-on-the-Lake. Cette installation permet d’explorer les sites historiques relatant l’histoire des Noirs et écouter les voix de ces hommes et de ces femmes qui ont contribué au paysage historique et culturel de la Ville. Un autre lieu du Niagara qui démontre à quel point cette région a joué un rôle important dans l’histoire des Noirs au Canada.
PHOTO – Le parc Voices of Freedom présente l’histoire et le cheminement du peuple Noir à Niagara-on-the-Lake.