Plusieurs bureaux se retrouvent déserts depuis l’année dernière suite à la crise sanitaire qui perdure aux quatre coins du monde. Les employés sont confinés chez eux pour le télétravail, pour les activités physiques, pour les événements récréatifs, bref pour tout.

Des recherches se penchent sur la productivité et les bienfaits du télétravail avec des résultats pas aussi positifs que la communauté aurait espérés. Avant la COVID-19, il y avait de plus en plus de discussions autour des horaires plus flexibles. Des journées de six heures, des fins de semaines de trois jours plus fréquentes et une autonomie responsabilisante pour les employés. Tout ça pour une réduction de stress et une meilleure qualité de vie pour les membres de la société.

Certaines entreprises offraient de télétravailler quelques jours par semaine à la demande des employés. Maintenant imposé, le télétravail semble perdre son aspect séduisant d’alors. Et ce, pour quelques raisons.

L’offre est moins intéressante quand la totalité du travail passe au Zoom. C’est la diversification de l’horaire qui enchantait les travailleurs, et non l’augmentation du temps à la maison devant l’écran. L’être humain requiert un équilibre d’interactions sociales et de moments paisibles pour son bien-être que le confinement interdit.

Un travail uniquement à la maison déboussole la routine et prive des moments vécus au bureau entre collègues. Le confinement en temps de crise est aussi teinté de fatigue, car il faut s’occuper des enfants, également en confinement, et partager l’espace, souvent restreint, avec un conjoint. Contrairement à l’idée de quelques jours hors du bureau dans une maison vide, un travail en ligne entouré de distractions n’est pas de tout repos.

Les employés recensés se plaignent aussi d’une surveillance accrue de la part de leur supérieur. Alors qu’ils demandaient une plus grande autonomie de leur temps avec des résultats concrets comme justification, le transfert au télétravail semble avoir terrifié plusieurs administrations qui se sont ruées sur les programmes d’enregistrements d’écran ou de chronomètre de tâches. La culture du « micro-managing » est revenue, ne laissant aucun répit aux yeux fatigués et aux cœurs lourds.

D’ailleurs, la « fatigue Zoom » est un terme introduit par les chercheurs pour quantifier le surplus d’énergie que requièrent les interactions Zoom. Surtout quand celles-ci auraient été en face à face avant la COVID-19.

Au cours d’une réunion en ligne, le travail est au ralenti et prend le double de l’effort à accomplir. Cette fatigue vient aussi d’une diminution de l’activité physique. L’université Louis-et-Maximilien à Munich en Allemagne a trouvé que seulement 43 % des participants à son étude répondaient aux critères sportifs pour une santé optimale. Ce nombre était autour de 75 % avant la COVID-19. Pour ceux qui utilisent leurs déplacements quotidiens pour faire du sport, être confiné à la maison n’apporte aucun bienfait.

Ce que les recherches oublient de mentionner c’est que la réduction de satisfaction est cumulative. Ce n’est pas le télétravail qui est l’échec, mais bien les circonstances de la crise sanitaire qui l’entourent. Malgré ces résultats lugubres, certains travailleurs sont très heureux du télétravail. Ceux ayant moins de 35 ans et pouvant bénéficier d’un horaire partagé à temps égal maison-bureau se portent plutôt bien.

Il est facile de constater que la bienveillance est de mise dans la gestion des employés et les compagnies doivent plus que jamais être à l’écoute des besoins de ceux qu’ils emploient.

 

SOURCE – Élodie Dorsel