Alexia Grousson
Tout a débuté il y a une centaine d’années dans le sous-sol d’un résident de Welland qui, à ce moment-là, abritait la paroisse du Sacré-Cœur. Plusieurs femmes s’y rencontraient en dehors des heures de messes pour tisser. C’est ainsi que le Cercle d’artisanat du Sacré-Cœur a vu ses premiers jours.
Déplacé dans l’église actuelle dans les années 1920, le Cercle n’a cessé de pratiquer cet art en voie de disparition.
« J’ai commencé lorsque j’avais 34 ans. Le curé de l’époque responsable de l’église soutenait les activités et en parlait beaucoup. Je voulais aider les dames du club social à perpétuer la tradition des métiers à tisser mais aussi trouver une passion qui me permettrait de diminuer le stress de la vie quotidienne. J’ai donc joint le groupe et les dames m’ont tout appris. Nous avons passé des heures incalculables à parler et à tisser. C’était il y a plus de 50 ans et je n’ai jamais arrêté depuis », raconte Lisette Cousineau, vice-présidente du Club d’artisanat.
Depuis les premières utilisations, les métiers à tisser ont pris de l’âge.
« Depuis 10 ans, mon mari Gérald est à la retraite. On lui a demandé de venir réparer et de remonter les métiers à tisser. Cependant, pour vérifier que les machines fonctionnent bien, il faut les essayer. C’est ainsi que Gérald s’est pris de passion pour cet art. C’est le seul homme à avoir appris à tisser. Il a créé de nombreux articles mais il est surtout connu pour ses couvertures de la Baie d’Hudson. Il pouvait en créer une en deux jours, maintenant âgé de 88 ans, il arrive à en faire une en quatre jours », poursuit Mme Cousineau.
Le Cercle d’artisanat du Sacré-Cœur, présidé par Angèle Garant, compte une quinzaine de membres qui sont tous francophones. Certains des napperons, couvertures, écharpes, chemins de table etc. tissés par les membres sont vendus lors des bazars et autres activités paroissiales organisés pour payer les dépenses de l’organisme. Les autres articles sont pour soi et chacune est libre d’en faire ce qu’elle veut.
« Ce passe-temps est une façon de s’échapper quelques heures du train-train quotidien. Il permet de se distraire en bonne compagnie », conclut Lisette Cousineau.
Photo : De gauche à droite : Angèle Garant, Yvonne Laramée et Lisette Cousineau vendent des articles fabriqués par le Cercle d’artisanat du Sacré-Cœur.