Le dîner-réseautage du Regroupement des intervenants francophones (RDIF) est une activité organisée par l’ACFO Régionale Hamilton qui permet à la communauté d’assister à des causeries des plus intéressantes. Les conférenciers y sont toujours des personnalités remarquables et le dernier dîner n’a pas fait exception à la règle.
En effet, c’est le Dr Guy Proulx qui avait été invité par l’organisme pour entretenir l’assistance de la place des aînés dans la société. Après les quelques mots de bienvenue de Julie Léger, coordonnatrice à l’ACFO, le repas a suivi et Sébastien Skrobos, directeur général de l’Entité 2, a résumé le parcours professionnel de celui qui a passé 50 ans à étudier les troubles cognitifs et de la mémoire chez les personnes âgées.
Mais loin d’être trop académique, la présentation du Dr Proulx s’est avérée aussi dynamique que passionnante. Il faut dire qu’il dispose d’une solide expérience en matière de conférence et que les thématiques abordées étaient somme toute encourageantes.
C’est en effet des nouveautés en matière de prévention des effets délétères du vieillissement que Guy Proulx a entretenu son assistance. Ce sujet et bien d’autres devraient intéresser tout le monde car l’espérance de vie augmente sans cesse. Ainsi, la moyenne d’âge des Ontariens vivant dans les résidences de soins de longue durée est présentement de 89 ans. Mais que ce soit pour eux ou pour les autres aînés, la tendance actuelle est de centrer les services sur la personne, sa famille et sa communauté, bref d’adopter une approche plus personnalisée et humanisée.
Revenant à des considérations purement biologiques, le Dr Proulx a dénoncé l’amalgame entre le vieillissement normal et anormal. En effet, avancer en âge ne va pas de pair avec le développement de troubles cognitifs que les gens sont enclins à banaliser chez les personnes âgées. Heureusement, les succès de la médecine, au cours des 100 dernières années, ont entraîné une augmentation de l’espérance de vie et une plus grande conscientisation de l’écart entre cette longévité et l’espérance de santé, c’est-à-dire l’âge à partir duquel apparaissent les premières incapacités.
Le défi consiste donc aujourd’hui à réduire cet écart, autrement dit à demeurer en santé le plus longtemps possible. Il appert qu’un cas de démence sur trois pourrait être prévenu en adoptant neuf habitudes de vie saine consistant à augmenter l’activité physique, les interactions sociales et le niveau d’éducation et à réduire l’hypertension, l’obésité, le tabagisme, la dépression, le diabète et les troubles auditifs. Il s’agit-là d’un vaste programme qu’il vaut mieux entreprendre jeune : le mode de vie d’un sujet dans la vingtaine a une influence sur ce que sera sa condition physique et mentale 50 ans plus tard.
Le Dr Proulx a énuméré quelques pistes de solution pour repenser l’idée même de vieillissement et de ce que cela signifie pour les professionnels de la santé. Il faudrait par exemple bâtir une expertise communautaire interdisciplinaire de première ligne et décloisonner l’expertise. Au niveau local, les gens devraient se prendre davantage en main afin de briser l’isolement, la pauvreté, la sédentarité, etc., qui affectent souvent les aînés, en mettant sur pied des coopératives, des popotes roulantes ou toute autre initiative qui font des personnes âgées des membres à part entière de la société.
Pour l’assistance, composée pour l’essentiel de représentants d’organismes, il y avait là matière à réflexion. Le temps dira si les francophones de la région sauront se préparer aux nouvelles réalités du vieillissement.
PHOTO: Une trentaine de personnes étaient présentes à la conférence.