Comme tant d’institutions, le Collège Boréal a dû s’ajuster presque du jour au lendemain aux nécessités générées par la pandémie, ce qui, dans son cas, est synonyme d’enseignement à distance. Au moins, il n’y a pas eu d’embûche majeure à cette transition : « Ça va très bien, commente Lyne Michaud, vice-présidente à l’enseignement. Tout le monde s’adapte en mode alternatif ». Mais ce « mode alternatif » fait de cours en ligne et d’interfaces technologiques durera-t-il bien longtemps? Tout dépend des intentions du gouvernement auxquelles le Collège Boréal a entrepris de répondre, quelles qu’elles soient.

L’obligation de s’adapter à la situation et de se conformer aux directives sanitaires a un impact qui se poursuit pendant la session d’été, débutée le 4 mai dernier. En fait, le terme « étape » est préféré à celui de « session » puisque le collège, pour l’essentiel, n’accueille pas de nouveaux étudiants pendant la saison estivale et très peu de cours traditionnels sont donnés. Ce sont surtout les stages et l’obtention des crédits qui leurs sont associés qui occupent les étudiants en mai, juin, juillet et août. Or, les stages sont – c’est le moins qu’on puisse dire – perturbés par la COVID-19.

Pour certains, c’est presque une bonne nouvelle. Ceux qui étudient en sciences infirmières devaient cet été faire un stage dans l’espoir d’être ensuite embauchés. Or, avec la pandémie, c’est le monde à l’envers et les cliniques et hôpitaux ont choisi d’embaucher tout de suite ceux qui devaient y compléter leur formation. « On doit gérer les attentes des employeurs, commente Mme Michaud. Tout le monde veut nos étudiants! » Le collège leur accordera une reconnaissance des acquis pour leurs premiers mois de travail.

En revanche, il en est d’autres pour qui les mesures de confinement ont donné des sueurs froides quant à la complétion de leur formation. Avec la fermeture des chantiers, ceux qui étudient en charpenterie, soudure et électricité ont dû se montrer patients avant de pouvoir mettre leurs connaissances à l’épreuve. Heureusement, à la mi-mai, le gouvernement a levé toutes les restrictions sur les projets de construction et, exception faite de ce délai de quelques jours, les stages liés à ce domaine devraient se dérouler comme prévu.

L’administration de nombreux campus et centres d’accès dans des communautés aux profils très différents les uns des autres représente un défi pour le Collège Boréal en ces temps de pandémie. Heureusement, chaque antenne du collège comprend un petit nombre d’employés et d’étudiants, ce qui facilitera la gestion des mesures sanitaires et de distanciation sociale si le gouvernement décide de lever d’autres restrictions relatives au milieu de l’éducation. Qui plus est, le collège n’a pas été complètement dépaysé par les pratiques maintenant associées au confinement : « Avoir 38 sites a fait en sorte que la vidéoconférence, ça faisait déjà partie de notre culture », commente Lyne Michaud.

Tout de même, pour la rentrée automnale, le collège travaille à peaufiner trois types possibles de reprise des cours : traditionnel (en classe comme c’était le cas avant), alternatif (en ligne) et hybride (une combinaison des deux autres). Professeurs, doyens des programmes et directions des campus travaillent à élaborer des plans en fonction de ce qui se produira pendant les prochains mois. « On va être prêt en fonction des trois scénarios peu importe ce qui arrive », garantit Mme Michaud. Si le pire devait se produire, le collège aurait peut-être à se doter de programmes informatiques poussés qui compenseraient l’impossibilité de conduire certaines formations en classe.

Ce qui sera mis en œuvre ne dépend néanmoins que de la volonté du gouvernement.

Pour le moment, le Collège Boréal ne constate pas de changement quant aux inscriptions. Cependant, une inquiétude demeure relativement aux étudiants internationaux. Cela dit, la vie continue au Collège Boréal et, en juin, les programmes relais, conçus pour valoriser l’expérience professionnelle acquise à l’étranger, reprendront en ligne.

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