Les invités se sont pressés le vendredi 26 mai pour assister aux portes ouvertes du Club LaSalle, à St. Catharines. Le rendez-vous annuel a accueilli plus de 200 convives autour d’un repas traditionnel. On doit très certainement cette affluence à la réputation des tourtières qui ont encore une fois connu un vif succès, tandis que la soupe aux pois et les tartes au sucre se vendaient à tour de bras.
« Nos portes ouvertes sont un moment important car tous les groupes francophones du Niagara se retrouvent pour manger et danser ensemble, confie le président Gino Guénard. Mais ce n’est pas seulement un rassemblement entre nous, c’est aussi une ouverture sur les autres communautés à qui nous faisons découvrir la richesse de notre culture. »
Symbole de cette ouverture, les jeunes ambassadeurs de chaque communauté du Niagara sont venus se présenter et clamer leur fierté de représenter les leurs. Fraîchement élue, l’ambassadrice francophone Milana Thibodeau-Morris était heureuse de recevoir ses homologues : « Depuis un mois, je me rends à chacune des portes ouvertes de mes amis pour assister à leur cérémonie et prononcer un discours. Toutes ces sorties constituent une expérience inoubliable et autant d’échanges culturels enrichissants. »
Très appréciée, cette succession de représentants a fait place aux discours du député Jim Bradley et de Jeff Burch, directeur général du Festival des arts folkloriques du Niagara. Ils ont tous deux souligné le dynamisme du Club LaSalle qui entretient la flamme francophone depuis 60 ans dans le Niagara. Introduite par l’orchestre de l’École secondaire catholique Jean-Vanier, l’animation musicale assurée par la très attendue Sœur Gisèle Pilon pouvait débuter.
Sa voix claire et son énergie sur scène ont ravi le public avec des chansons nostalgiques telles que La maladie d’amour de Michel Sardou ou Prendre un enfant par la main d’Yves Duteil, mais aussi des morceaux folkloriques qui ont incité les invités à entrer dans la ronde. Rigodons et danses carrées se sont enchaînés pour le bonheur des petits et des grands. « Ces danses traditionnelles canadiennes-françaises, très populaires autrefois au Québec et au Nouveau-Brunswick, ont toujours autant de succès chez nous », glisse Jean Chartrand, occupé à régler le son et les transitions entre chaque prestation. Elles ont donné lieu à quelques approximations et exagérations hilarantes parmi les invités, nombreux à vouloir s’essayer pour la première fois.
Beaucoup plus entraînés et rigoureux étaient les danseurs du groupe de Sœur Gisèle, reconnaissables à leur ceinture fléchée aux couleurs vives. « C’est une étoffe de laine tressée avec des motifs en forme de flèche que portaient les voyageurs au XVIIIe siècle, raconte Simon qui a enfiévré la soirée avec son violon. Nous, musiciens et danseurs folkloriques, nous perpétuons cet héritage de la Nouvelle-France. »
Ces portes ouvertes ont enchanté les amateurs de chanson française qui se retrouveront le
4 juin lors de la soirée cabaret, autour de Chantal Martin, pour un répertoire dédié à Ginette Reno.
Photos : la traditionnelle danse carrée.
Les ambassadeurs des différentes communautés du Niagara autour Milana Thibodeau-Morris (debout, troisième en partant de la gauche).
Jean Chartrand et Gino Guénard.