Les services de santé sont au cœur de l’actualité depuis deux mois. Pour les francophones de la péninsule du Niagara et de Hamilton, il existe un organisme qui symbolise l’accès à des soins dans leur langue : le Centre de santé communautaire (CSCHN).

Comme tout autre milieu de travail, le CSCHN a dû s’adapter à la pandémie. Cela était d’autant plus nécessaire que sa clientèle est en bonne partie composée de personnes âgées ou malades, en d’autres mots de gens vulnérables à la COVID-19. Les programmes et services ont donc été revus de fond en comble pour limiter les risques de contagion.

C’est ainsi que le téléphone et l’internet se sont largement substitués aux rendez-vous et aux activités de groupe. Sans surprise, les consultations se déroulent à présent en utilisant la télémédecine. Cela vaut pour les médecins et aussi pour les conseillers en santé mentale et les intervenantes du programme de violence faite aux femmes, qui offrent des rencontres individuelles thérapeutiques en utilisant diverses plateformes.

Les bureaux du CSCHN ne sont pas fermés pour autant. « Les rendez-vous médicaux qui sont déterminés nécessaires en personne par le médecin ou infirmière sont autorisés, après une conversation initiale avec le client avant leur rendez-vous. Tous les rendez-vous pour vaccins pour bébés et enfants continuent, en personne », précise ainsi Marie-Ève Pattison, coordonnatrice exécutive à la direction générale.

Les interventions psychosociales ne sont pas non plus exclues des visites. « L’équipe contre la violence faite aux femmes rencontre aussi des clientes sur le site après une conversation initiale pour déterminer les besoins de la cliente », continue Mme Pattison.

L’organisme évalue donc au cas par cas s’il est nécessaire pour les uns et les autres de se rendre sur place.

Quoi qu’il en soit, pour garder contact avec la clientèle, le téléphone demeure néanmoins le moyen privilégié. Cela est d’autant plus vrai pour les patients à risque comme les aînés, les diabétiques et ceux atteints d’une maladie pulmonaire obstructive chronique. Environ 1300 personnes font partie de l’une ou l’autre de ces catégories et 15 employés de l’organisme ont pour responsabilité de communiquer avec chacun de ces clients une ou deux fois par semaine.

La probabilité est ainsi grandement réduite qu’une personne vulnérable connaisse une détérioration de sa situation sans que quiconque ne soit mis au courant. Briser l’isolement est également un des objectifs poursuivis.

Le CSCHN ne se consacre pas uniquement à la santé au sens strictement médical. La promotion du bien-être en général figure au rang de ses responsabilités et la COVID-19 a là aussi bouleversé les habitudes. L’organisme offre désormais un éventail d’activités en ligne pour tous les besoins et tous les publics : séances d’information pour les nouveaux arrivants, exercices à faire à la maison, activités pour les enfants, etc. Ces vidéos sont mis en ligne sur les comptes Facebook et YouTube du CSCHN.

Il n’y a pas que la clientèle qui doit accepter des changements dans son quotidien. Le personnel étant aussi à risque, la direction du CSCHN a décidé, tant pour les gestionnaires que pour les fournisseurs de soins médicaux, de former des équipes qui alternent entre le bureau et le télétravail pour limiter toute contagion éventuelle. Cette mesure, comme toutes celles adoptées en cette situation inédite, demeurera en place aussi longtemps que nécessaire.

PHOTO (archives Le Régional): Le point de services de Welland