Thématique majeure du XXIe siècle, l’eau et sa sauvegarde inspirent de plus en plus d’artistes à travers le monde. Effectivement, la menace de pénurie d’eau à l’échelle mondiale d’ici quelques années inquiète à tous les niveaux, y compris les créateurs qui considèrent urgent de sensibiliser le public à ce problème.

Une urgence qui justifie nombre de manifestations artistiques, comme celle intitulée The Source : Rethinking Water through Contemporary Art, une exposition présentée à l’Université Brock de St. Catharines. Pour l’occasion, neuf artistes exposeront leurs œuvres en rapport avec la préservation de l’eau. Peinture, sculpture, photo, tous les moyens sont bons pour faire parler la matière et envoyer un message fort.

Parmi ces talents, plusieurs francophones sont de la partie, dont Nadine Bariteau, artiste multidisciplinaire montréalaise, officiant entre autres dans le domaine vidéo et des techniques d’impression, dispose d’une renommée internationale. Le Vancouvérois Raymond Boisjoly verse quant à lui dans un emploi très original des formes, juxtaposées à des clichés ou utilisant des guirlandes pour produire une profondeur tout à fait surprenante. Le couple de parisiens Lucy et Jorge Orta, Gautam Garoo, Elizabeth Chitty, Soheila Esfahani, Patrick Mahon, Colin Miner, ainsi que Gu Xiong seront également présents pour illuminer l’exposition de leur génie. Un grand nombre d’entre eux font partie du groupe de recherche Immersion Emergencies et Possible Worlds, se focalisant sur l’eau en tant que culture et ressource.

En marge de ce déballage d’art, plusieurs évènements annexes viendront épicer l’évènement, dont la projection de plusieurs vidéos, notamment celle intitulée Crown de Mme Bariteau, plusieurs ateliers de discussion et de poésie relatifs à l’activisme seront proposés.

Nadine Bariteau détaille cet évènement : « Cela fait deux ans que l’on chemine ensemble pour réaliser cette exposition. Certains ont une approche engagée, d’autres plus poétique. » Le thème de l’eau n’est toutefois pas nouveau pour elle, et ce fameux élément tient une place particulière dans son travail. « Ça fait plusieurs années que mon travail est orienté vers l’eau, dit-elle. En tant qu’artiste, on travaille sur ce qui nous importe. » 

Selon elle, l’eau englobe tout, la source même de la vie vient de là. Une approche qui l’a d’abord conduite à œuvrer de façon militante, avant de la reconsidérer de façon presque radicale, suite à la mort de sa mère dans un accident de voiture. « J’ai alors choisi l’eau comme thérapie, pour guérir, passer à travers le deuil », confie-t-elle.

Lorsque l’on aborde l’exposition en elle-même, l’enthousiasme est bel et bien là. « Patrick Mahon nous a rassemblés. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois à Niagara Falls voilà deux ans, ajoute-t-elle. Je trouve ça génial que l’on soit un groupe sur un même thème qui nous importe. Et puis c’est une super belle galerie, ça va être une des belles expositions de l’été à voir. »

Si Mme Bariteau ne devait citer qu’une œuvre à voir absolument dans toutes celles qu’elle présente, ce serait incontestable une installation de 30 têtes de poissons. « Ce sont les défenseurs de l’océan, ils veillent sur leur territoire » conclut-elle, impatiente.

L’exposition The Source : Rethinking Water through Contemporary Art seraprésentée au Rodmann Hall Centre de l’université Brock, du 23 mai au 28 septembre.

Photo : Une des oeuvres de Nadine Bariteau