Le Régional
La paroisse Immaculée-Conception est la paroisse catholique francophone de St. Catharines. La première messe a été célébrée au 225, rue Church en 1923 par le père Georges Hamel. Puis la paroisse a été officiellement fondée le 12 octobre 1924, et est déménagée sur la rue Garnet le 4 janvier 1967.
Plusieurs clubs, organismes et écoles catholiques francophones ont vu le jour à partir de la fondation de la paroisse dont la Ligue du Sacré-Cœur en 1924, l’Association de hockey Immaculée-Conception en 1934 et les Dames de Sainte-Anne en 1940.
Les premières classes en français ont débuté à St. Catharines en 1951, bien avant la création des écoles élémentaires catholiques Immaculée-Conception (1967), Sainte-Marguerite-Bourgeoys (1989) et l’école secondaire Jean-Vanier (1993), dont le nom a été modifié pour Saint-Jean-de-Brébeuf il y a quelques années.
Une vie communautaire active
En 1955, la paroisse publie son premier bulletin communautaire, L’Écho. Les mouvements des Guides et des Jeannettes sont fondés en 1956 et 1957, puis le Club LaSalle ouvre ses portes en 1957.
Fondé en 1970, le Conseil des hommes catholiques offre des dons extrêmement généreux grâce à ses nombreuses heures de bénévolat au Delta Bingo. La même année, le Club Richelieu local est fondé pour promouvoir la francophonie.
Puis le Club de l’Amitié a été créé en 1973 et est devenu au fil des ans le Club Les bons vivants. L’organisme propose des activités, des soupers ou soirées régulièrement.
En 1981, le Conseil des Chevaliers de Colomb organise des repas pour célébrer la fête des Mères, Noël, l’Action de grâce, des repas spaghetti etc. au profit de la paroisse. En 1982, les Filles d’Isabelle préparent des repas spaghetti à leur tour jusqu’en 2019. Un autre groupe de bénévoles issu de la paroisse Immaculée-Conception a vu le jour en 1992, les Dames chrétiennes dont les activités principales pour aider l’église financièrement étaient des ventes de tourtières, un bazar annuel et une vente de garage en mai.
Bref depuis un siècle, les francophones catholiques de St. Catharines ont majoritairement organisé leur vie sociale, culturelle et communautaire autour de la paroisse Immaculée-Conception, l’endroit où ils se retrouvaient chaque dimanche pour se recueillir et prendre des nouvelles de leur communauté.
Les curés de la paroisse (Source : paroisse Immaculée-Conception) :
1924-1940 : père Georges Hamel
1940-1951 : père Charles McKinnon
1951-1952 : père Evain Marchand
1952-1964 : père Philippe Bouvier
1964-1997 : père Charles Gagné
1997-2006 : père André Lemelin
2006-2012 : père Paul McDonald
2012-2013 : père Bill Derousie
2013-2015 : père André Lemelin
2015-2018 : père Julien Beaulieu
2018-2022 : père Robert Hétu
2022-2024 : père Gustave Mombo
Témoignage de Melinda Chartrand
Vêtue de ma belle petite robe blanche, je me souviens de me rendre au site temporaire de l’école Immaculée-Conception avec mon lunch pour la maternelle. En effet, nous étions nombreux à fréquenter des classes en français dans divers édifices non loin du site actuel de l’école. Nous étions les pionnières et pionniers du système scolaire catholique en français.
Quel luxe de faire la rentrée dans la nouvelle école sur la rue Church en 1967! Il est important de souligner que c’est grâce à la détermination d’une délégation francophone de la paroisse, dont Délima Hall, Gabriel Jarry, Hubald Gélinas et Raymond Lanthier que le Lincoln County Catholic School Board a accepté, après de nombreuses présentations, d’entreprendre la construction de l’école qui se trouve au 153, rue Church.
Mère de deux jeunes franco-ontariennes exceptionnelles, je suis devenue présidente du conseil d’école de Ste-Marguerite-Bourgeoys en 1999. Puis, à la retraite de notre mentor Charles Dupuis et d’Henriette Bassett, j’ai été élue conseillère scolaire pour la région du Niagara en 2003. Dans mon parcours, j’ai eu le plaisir d’assumer les rôles de vice-présidente et de présidente du Conseil scolaire catholique MonAvenir.
Par les présentations de nos élèves lors des célébrations du centenaire de la paroisse Immaculée-Conception, nous pouvons témoigner qu’une nouvelle génération de jeunes est prête à porter le flambeau de la francophonie.
Jean-Marc Robert se souvient
Âgé de 91 ans, Jean-Marc Robert est l’un des derniers témoins vivants de la paroisse Immaculée-Conception, une église qu’il fréquente depuis 71 ans. Originaire d’Alma, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, il s’est s’installé dans la région de Niagara en 1953.
Dans les années 1920, à l’époque de la construction du canal Welland, de nombreux francophones s’étaient installés notamment à Welland, Niagara et St. Catharines. Ce phénomène s’est intensifié à partir de 1952, lorsque des familles du Nouveau-Brunswick ont rejoint la communauté. L’essor de cette population francophone a poussé la paroisse à déménager dans un espace plus grand.
Jean-Marc Robert se souvient d’une époque où l’église, sous la direction du curé Bouvier, était le carrefour de deux cultures. « À l’époque, il y avait autant d’Irlandais que de francophones. Le curé célébrait les messes dans les deux langues, raconte-t-il. En 1956, l’église anglaise St. Thomas fut construite à côté de l’Immaculée-Conception, mais beaucoup de fidèles ont continué à fréquenter l’église française, jusqu’à ce que celle-ci devienne exclusivement francophone. »
Au fil des décennies, le couple Robert a observé l’évolution de la paroisse. « L’église était pleine pendant plusieurs années, avec trois messes par dimanche. Aujourd’hui, il n’y en a qu’une. Les jeunes ne s’intéressent plus à l’église comme avant », regrette-t-il.
Aujourd’hui, malgré une fréquentation qui a fortement diminué, l’église Immaculée-Conception reste un lieu chargé d’histoire et un symbole du patrimoine religieux et culturel de la francophonie locale. Pour Jean-Marc Robert, même si l’église a changé, elle reste le point de ralliement d’une communauté qui a vu naître de nombreux organismes et a contribué à l’implantation de familles francophones dans la région.
Photo : La première église (de 1924 à 1967)