Dans la région de Waterloo, le destin de la Franco-Fête était écrit dans les ouvrages de la petite bibliothèque aménagée sous le porche du parc du Club Sava, à Breslau. À la cime de quelques piles de livres en français (fruit d’une collecte auprès de la communauté et des écoles), on pouvait feuilleter Plaisirs d’été de Céline Tremblay et Les guerriers de l’eau de Daniel Marchildon. Les deux titres résument à eux seuls la fête qui s’est déroulée le samedi 23 juin.
Si la pluie a contraint dans un premier temps les organisateurs et bénévoles de l’Association des francophones de Kitchener-Waterloo (AFKW) à se replier à l’intérieur du Club Sava, elle n’a pas empêché la fête des Canadiens français d’avoir lieu et au public de profiter des nombreux plaisirs qu’elle offre chaque été depuis 14 ans.
Le premier plaisir était musical avec la touche jazzy de Juliet Dunn. Accompagnée du Trio parisien, la chanteuse a donné le ton à une après-midi festive en revisitant en français des titres internationaux et en interprétant de grands succès de monuments de la chanson française, de Piaf à Brel.
Pendant ce temps dehors, une éclaircie changeait la donne et permettait aux enfants de se restaurer au camion de restauration puis de s’évader sur les pelouses du parc. Badminton, mölkky, soccer, pétanque et structure gonflable les ont accaparés avant la grande attraction du jour : la venue du Little Ray’s Reptile Zoo, un zoo mobile très populaire dans le sud de l’Ontario.
Sortie de son petit vivarium, la tarentule a glacé le sang des parents autant qu’elle a fasciné les enfants qui n’ont pas hésité à la prendre dans leurs mains. Gecko, couleuvre et autres reptiles ont défilé sous les yeux du public qui en a appris un peu plus sur leurs spécificités, leur habitat, leur fragilité, alors qu’une musique entraînante résonnait depuis la scène.
Succédant à Juliet Dunn, La Bourrée à Trois a chamboulé le rythme et entraîné les spectateurs dans une danse en ronde, avec la complicité de danseurs folkloriques en costume traditionnels. Robin Aggus, Andrea Haddad et Sandra Spencer ont fait découvrir à beaucoup l’incroyable potentiel musical de la vielle à roue, un instrument sorti tout droit du IXe siècle.
Déambulant parmi les kiosques des partenaires communautaires, chacun a trouvé des renseignements utiles sur les services en français dans la région et plus encore. Nouveau-venu, le YMCA présentait son programme de sensibilisation aux jeux de hasard chez les jeunes.
L’artiste Ernesto A. Castro exposait aussi ses œuvres, alors que l’après-midi s’est conclue avec l’écrivain Charles-Étienne Ferland, dont le premier roman, Dévorés, fait son chemin dans la communauté.
« On ne maîtrise pas la météo bien sûr mais la mobilisation de nos bénévoles et notre solution de repli à l’intérieur ont permis de bien accueillir les gens et de conserver toute notre programmation avec des kiosques et des jeux plus diversifiés que lors de la précédente édition », a confié la coordonnatrice de l’AFKW, Margaux Court, qui dit réfléchir à un lieu plus accessible pour l’année prochaine.