Jeunes leaders, décideurs et intervenants se sont réunis le 7 mars à Hamilton afin de trouver des pistes de solutions pour contrer la discrimination socioculturelle, les préjugés et la radicalisation chez les jeunes.
Coordonné par le Centre de santé communautaire Hamilton-Niagara (CSCHN) et l’organisme québécois Actions interculturelles, le forum Dialogue Plus a rassemblé 85 participants qui ont partagé leurs expériences, déterminé les enjeux liés à la discrimination et imaginé des actions collectives en direction du public, des politiques et des médias pour favoriser le rapprochement entre les communautés culturelles.
« Hamilton a été identifiée comme étant une des villes les plus racistes au Canada, a rappelé le modérateur du forum, Normand Savoie. Prenant en exemple la levée de boucliers des jeunes américains face au lobby des marchands d’armes après la fusillade en Floride – qui a fait 17 victimes mortelles dans une école il y a tout juste un mois –, il a déclaré aux jeunes qu’ils pouvaient « faire une différence, changer les choses par le dialogue, d’autant que le timing politique est excellent : le gouvernement fédéral a annoncé dans son budget que 42 millions $ seraient consacrés à la lutte contre le racisme. »
« La convergence dans la diversité, l’accord conciliant, c’est ce qui fait la force du Canada. Un lieu où s’expriment avec aisance toutes nos diversités culturelles et civilisationnelles, a affirmé le jeune leader de Hamilton, Lassine Koulibaly, comparant la lutte contre les discriminations et l’ouverture au dialogue à « un ring sur lequel plusieurs adversaires nous font face : l’arrogance, l’autosatisfaction, le doute, l’injustice et, le pire de tous, nous-mêmes, car nous sommes seuls à décider de monter sur ce ring pour d’affronter tout cela. »
Les ateliers de réflexion thématiques ont été ponctués de plusieurs interventions artistiques et de la présentation du projet Hamilton for all, une campagne de sensibilisation qui encourage à entrer en contact avec les immigrants – qui représentent un quart de la population de la ville.
La synthèse de ces travaux fera l’objet d’un rapport en avril, suivi d’un plan d’action que le directeur général du CSCHN, Marcel Castonguay, a hâte de découvrir. « Cette journée est porteuse d’espoir pour la suite du projet », s’est-il réjoui. Depuis plusieurs années, son organisme s’implique dans l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants. « Après tous ces efforts, constate-t-il, le racisme demeure encore assez fort et montre à quel point il reste du chemin à faire. Ce type de forum va nous aider à appréhender la complexité du phénomène et à trouver des solutions. »
Bonaventure Otshudi, directeur des services aux nouveaux arrivants au CSCHN, a pour sa part salué « les jeunes qui se sont exprimés sur les enjeux et les défis qui les préoccupent en ces temps de changements et d’adaptation dans la nouvelle réalité qu’ils vivent ».
Deuxième du genre après celui de Sherbrooke en 2017, ce type de forum devrait voir le jour à Québec, Ottawa et Moncton pour « continuer à être proactif, à poser des actions concrètes et à s’ouvrir au partage, a martelé Mohamed Soulami, directeur général d’Actions interculturelles. Chaque initiative compte et j’encourage chaque personne qui souhaite s’impliquer à le faire. »